Electric Electric – « Sad Cities Handclappers »

Electric Electric – « Sad Cities Handclappers »

electric180Album
(Herzfeld)
05/2008

L’accalmie estivale a du bon et permet de revenir sur quelques sorties injustement manquées. Ça tombe bien puisqu’Electric Electric et son premier album « Sad Cities Handclappers » sont passés entre les mailles de nos filets l’an passé, nous privant d’une claque monumentale aujourd’hui assénée à retardement par ces quelques titres amenant, par la force, la noise sur le dancefloor, sans jamais tomber dans les travers putassiers régulièrement empruntés depuis que l’electro et le rock s’acoquinent sans tabou. Non, ici l’intégrité est de mise, comme elle l’est chez Marvin, un de ses voisins de registre qui, lui aussi, se promet à chaque concert d’offrir un retour à votre dernier sandwich. A trois, ces strasbourgeois font un boucan d’enfer, dégagent une énergie dévastatrice, provoquent l’effet de transe à coups de rythmiques hypnotiques, de guitares samplées et répétitives, et n’en veulent qu’à votre corps, lacéré ici avec la plus grande rigueur et la plus infime précision. On vous prévient d’emblée, l’écoute de ces quinze titres est physique, source de pulsions, de convulsions et de TOC inexpliqués. Pas pour rien que Lightning Bolt, Shellac et Foals, indissociables pour le coup, reviennent constamment dans cette discussion électrique ou la voix se fait très rarement entendre (« Bamako », « The Left Side »). Ici, les tubes sont pour une fois instrumentaux, de l’excellente ouverture « Minimal=Maximal » à « La Motta », en passant par « Tchernovsky », « Cut », « The Leftside », « Hydraviolet », et « The Watkins Theory », tous responsables d’une première moitié d’album dantesque. Moins immédiate mais tout aussi passionnante, la suite alterne titres décousus (« Je t’Aime, J’te Jure »), et malsains (« Clubbing », « Body 4 / Body 5 »), poussant même jusqu’aux extrêmes via le bruitiste (« Electric Electric! ») ou le calme minimal oxygèneant (« Dear Mr Milgram… », « Dr Mr Graffenberg », « 1986 »). Avec deux fois rien, Electric Electric vous pond un monument, pactise avec les acouphènes comme avec le syndicat des kinésithérapeutes. Vous allez vomir, et vous l’aurez bien cherché.

En écoute:
Electric Electric – « Cut »

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