Doc Singe – “Kiss Of The Beast”

Doc Singe – “Kiss Of The Beast”

doc180Album
(Ascetic)
12/2011
Hip hop

Le nom intriguait, et les quelques teasers parus en amont de cet album n’ont pas manqué d’alimenter cet excitant mystère entourant Doc Singe, producteur français masqué que les fins connaisseurs avaient notamment déjà croisé lors de la collaboration entre Insight et Count Bass D. Comme on pouvait s’y attendre, en vingt deux pistes et un poil moins d’une heure, “Kiss Of The Beast” finit d’enfoncer le clou, passionne en s’imprégnant du New York cosmopolite jusqu’à l’incarner, et propose ainsi mieux que n’importe quel disque français avant lui un pont solide entre la France et la Grosse Pomme.

Et pour cause, c’est là-bas que prennent incontestablement racine les influences de celui qui a fait de son flair pour le sample idéal et sa science du beat ses deux armes pour percer dans un monde ou les possesseurs de MPC et SP12 sont pourtant légion. Son secret? Ouvrir bien grand les oreilles, ne se refuser aucune couleur ni inspiration, et rester totalement imperméable aux modes, y compris quand elles crient au revival d’une époque que la Bête maitrise indéniablement sur le bout des doigts. Preuves en sont les multiples pépites qui jonchent ce “Kiss Of The Beast” (“Bangra Revolution”, “Sun God”, “Feel”, “Jet Lags”, “No Prob”, “What’s The Scienz”, “Translation Of Love”), toutes respectueuses des basiques et des valeurs qui ont fait du Golden Age une époque encore inégalée aujourd’hui, bien que Doc Singe – à l’image d’une scène new yorkaise tout autant capable d’expérimenter – s’aventure parfois au delà avec le même brio (“Leverage Of Combat”).

Et cerise sur le gâteau, la conception de cet album – que les plus mauvaises fois ne rattacheront à tort qu’à la chance et à un heureux hasard – finit de parler en sa faveur, Doc Singe ayant réussi à anticiper les choix de ses invités (Kool Keith, Pacewon, Count Bass D, 2Mex, MF Grimm pour ne citer qu’eux) quant aux beats qu’il leur avait concocté. Du coup, et c’est d’une logique implacable, quand tout réussit à celui qui est derrière les manettes, et que chaque intervenant y trouve son compte, c’est une cohérence à la fois forte, rare, et appréciable qui se dégage d’un disque qui transpire de bout en bout le savoir, la maitrise et le talent. Autant d’atouts trop peu souvent conjugués au stade d’un premier album dont il est bon de s’abreuver sans modération en ce début d’année.

Disponible sur
itunes3


1 Comment
  • Nahele75
    Posted at 15:10h, 09 avril Répondre

    Très bon son bien old school comme j’aime je suis contente d’être tombée dessus par hasard !

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