25 Jan 12 Django Django – « Django Django »
Album
(Because)
30/01/2012
Indie
Trois longues années que Django Django promettait un album qui n’en finissait plus d’arriver: une éternité tant, depuis 2009 et leur passage mi-figue mi-raisin aux Transmusicales, les Britanniques se sont faits rares. En tout et pour tout, seules deux paires de singles ( »Storm », »Skies Over Cairo », »Wor » et »Love’s Dart »), comme quelques dates estivales précédant la sortie de deux EPs ( »Waveforms », et »Default ») auront tenté de rendre l’attente plus supportable. Cette traversée du désert n’en était cependant pas une puisque le groupe prit simplement tout son temps pour réaliser ce premier disque et trouver son label, créant un timing propice au buzz, toujours bien présent malgré des retours généralement mitigés de leurs concerts. S’il faudra attendre avant de juger de visu le quatuor, ce premier opus vient à point nommé pour tous ceux qui attendaient la relève de »The English Riviera », l’oeuvre qui a probablement le plus marqué l’année passée.
Soyons clairs, le premier album de Django Django ne vivra certainement pas aussi longtemps. Certes, si nous n’étions pas excités par l’arrivée du troisième album de Metronomy avant de céder par KO, le processus est totalement l’inverse concernant les Irlando-Ecossais, notamment parce que nous en connaissons déjà la moitié des titres, par ailleurs incontournables. L’an dernier déjà, SebastiAn souffrait du même constat pour »Total ». Aussi, là où Metronomy jouait sur les cordes sensibles, Django Django ne procure pas les mêmes sensations, les siennes étant plus portées vers l’amour du prochain que les amourettes d’été.
Pour autant, au delà de ces quelques reproches de gros con, il n’y a pas grand chose à redire sur ce premier acte. On aurait pu redouter son manque de cohérence, fréquent lorsque sa conception s’étend à ce point. Au contraire, il frappe plutôt par son homogénéité. Rien ne dénote, et Django Django prouve même par la même occasion qu’il a déjà su imposer sa patte dans la conscience collective. Mixant leurs influences sixties à la moulinette électronique, le combo nous plonge dans un espace hors temps, anachronique et terriblement actuel à la fois. Ainsi, »Firewater » réinvente le blues quand »Hand of Man » récidive avec le folk. Enfin, les singles déjà dans toutes les têtes finissent leur travail déjà entamé depuis belle lurette. La succession de »Love’s Dart », »Wor »et Storm » vient ainsi à point nommé tant ces perles pop sont impregnées de mélodies parfaites, portées par ces incantations vocales épiques.
Si ce n’est »Zumm Zumm », le plus électronique des morceaux mais paradoxalement pas le plus fédérateur, il n’y a donc guère de faux pas. D’ailleurs, notons que si Django Django rayonne, l’album n’est pas pour autant un appel à la danse. S’il fait vibrer, ce n’est pas par résonance épidermique mais bien par son caractère magnétique, presque mystique, amené par des chansons trop belles pour ne pas trouver de résonance. Alors oui, l’attente trop longue ne permet pas de créer la surprise mais elle ne gâche certainement pas la saveur de ce premier jet.
En écoute
« Waveforms »
« Default »
Robert Salmerde
Posted at 01:41h, 22 décembreMais sérieusement c’est quoi cette musique, on se fout ouvertement du monde