Dirtmusic – « BKO »

Dirtmusic – « BKO »

bko180Album
(Glitterhouse)
19/04/2010
Indie rock malien

Derrière cette pochette aux allures artisanales se cache « BKO », la preuve ineffaçable de la rencontre de deux mondes. A droite, Dirtmusic: projet réunissant trois grands messieurs du rock indépendant – Chris Eckman (The Walkabouts), Chris Brokaw (Codeine, Thurston Moore, The Lemonheads), et Hugo Race (The Bad Seeds) – ayant décidé de communier, de s’accorder ensemble pour rendre à la musique toute son honnêteté, son authenticité, en la jouant dans son plus simple appareil plutôt qu’en lui faisant subir d’innombrables astuces de production devenues légion. A gauche, Tamikrest, groupe de blues malien que la passion d’Eckman pour la musique africaine a mis sur la route du trio, jusqu’à leur rencontre lors du fameux Festival du Désert. Ensemble, ils passeront trois jours à jouer sous une même tente, se partageront la scène, puis se donneront rendez vous un an plus tard pour immortaliser leur rencontre dans les célèbres Studios Bogolan de Bamako, fondés par Ali Farka Touré. Deux jours de répétition, trois d’enregistrement, et un seul mot d’ordre alors: se laisser aller à l’improvisation pour que l’influence des uns puisse s’entendre dans la musique des autres. Et inversement. Pari réussi puisqu’à entendre ces dix titres frappés autant de l’expérience des protagonistes que de la spontanéité d’une osmose soudainement trouvée, « BKO » s’intègre parfaitement à la discographie locale qui ne cesse de s’enrichir de pièces maitresses au fil des ans. Dirtmusic, Tamikrest, et quelques musiciens de passage (Lobi Traore, deux membres du Symmetric Orchestra, et Disco, fondatrice de Tartit) gomment les frontières qui résistaient avant même les premières présentations, et dessinent ainsi une oeuvre aussi chaleureuse qu’hypnotisante, aussi profonde que piquante, fidèle finalement à son environnement hallucinatoire et venimeux. Dés lors, rien ne résiste au talent de ses musiciens, à cette magie qui opère de la première à la dernière note, pas même cette reprise du « All Tomorrow’s Parties » du Velvet Underground que les Touaregs ont magnifiquement recoloré. Et pour que le curieux partage au maximum cette mémorable expérience, « BKO » s’accompagne d’un DVD comprenant un court documentaire, trois clips et quatre titres bonus illustrant autant de diaporamas photos. Aussi complet qu’indispensable pour les mélomanes sensibles à la richesse d’un choc des cultures.

Disponible sur
itunes2


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