Deftones – « Koy No Yokan »

Deftones – « Koy No Yokan »

def180Album
(Reprise)
13/11/2012
Métal

Pour les Deftones comme pour tous ceux qui les suivent depuis leurs débuts, « Diamond Eyes » – dernière salve parue en 2010 – restera à jamais un album à part dans la discographie du groupe. Non pas qu’il fut meilleur que les autres, loin de là. Seulement qu’il s’agissait du premier à être enregistré sans le bassiste originel Chi Cheng, victime d’un tragique accident de la route qui, du coup, poussa Sergio Vega (Quicksand) à rapidement le remplacer. Sans pour autant parvenir à rassurer sur la solidité d’un édifice sérieusement ébranlé, c’était un Deftones convalescent mais la tête haute qui se présentait donc à nous il y a deux ans. Aujourd’hui, à l’heure ou « Koi No Yokan » s’apprête à atterrir dans les bacs, c’est un autre groupe qui fait face: rendus plus matures par un évènement qu’ils ont désormais pleinement intégré et digéré, les Deftones font de nouveau bloc et signent un nouvel album que Moreno considère lui-même comme une suite de « White Pony », et qui les replace définitivement sur de bons rails.

Point de révolution donc du côté de Sacramento, seulement une belle démonstration de ce que Deftones sait faire de mieux. Le temps de onze titres d’une densité à couper au couteau, aux humeurs changeantes, particulièrement sombres, bordées d’un épais voile mélancolique, le combo affiche dans l’application de sa marque de fabrique une constance rassurante qui ne vient en rien égratigner la diversité de son oeuvre. Ainsi, sous le feu d’une rythmique qui fait bloc, d’une guitare plus volontiers au service de l’ambiance des morceaux que de leur puissance, de discrets arrangements électroniques tapis en fond (« Poltergeist »), « Koy No Yokan » alterne les soufflantes explosives et les ballades électriques (« Entombed », « What Happened To You? »), très souvent au sein d’un même morceau, pour offrir à Chino Moreno une nouvelle occasion de prouver toute l’étendue de son talent, entre hurlements venus d’ailleurs et envolées lyriques à vous dresser les poils (« Leathers », « Tempest » et « Rosemary », les trois coups d’éclat de ce disque).

Tout cela non sans quelques éléments nouveaux sortis de leurs casquettes, qu’elles concernent les compositions à proprement parler (de longues intros lorgnant vers le post rock, comme sur « Leathers », « Goon Squad ») ou le son de basse légèrement saturé parfois adopté par un Sergio Vega manifestement bien impliqué dans les morceaux (« Poltergeist »). Juste assez pour permettre à Deftones de ne pas se répéter, de « seulement » faire du neuf avec du vieux avec un talent hors norme, et à cet album de ne pas se planquer derrière une poignée de singles. A la veille d’être défendu en tournée, ce torride « Koy No Yokan » transpire le plein épanouissement, l’enthousiasme retrouvé. C’est une certitude: les ennuis et les mésententes qui pesaient sur le combo il n’y a finalement pas si longtemps semblent désormais bien loin.

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1 Comment
  • jose
    Posted at 22:14h, 18 novembre Répondre

    L’album de l’année, en ce qui me concerne, qui ne souffre d’aucun défaut. J’ai eu le coup de foudre immédiat, c’est un véritable chef d’oeuvre.

    (par ailleurs, je trouve au contraire de la chronique que Diamond Eyes est l’un de leurs meilleurs opus)

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