28 Août 12 Dan Deacon – « America »
Album
(Domino)
27/08/2012
Post électronique
Ceux qui prétendent qu’il faut uniquement se promener dans les bois lorsque le loup n’y est pas omettent un aspect fondamental de l’espèce humaine: l’amour du risque. Quel serait l’intérêt de ne se rendre dans un endroit que lorsqu’on y est autorisé? D’autant qu’un grand méchant loup comme Dan Deacon ne paraît pas si effrayant une fois qu’on le laisse s’exprimer un peu. Fou, oui, mais pas terrifiant.
A l’heure où beaucoup d’artistes se figent dan leur propre stabilité, ce compositeur américain nous livre depuis presque une décennie nombre de productions à la violence ambiguë. Aujourd’hui, plus que jamais, il semble décidé à composer avec ses tripes et ses incertitudes. Une manière d’être directement en prise avec les interrogations contemporaines et sociétales. Car, c’est une certitude, Dan Deacon ne veut pas de bien à l’humanité. Mais, après tout, qu’elle aille se faire foutre. Si, quelque chose de fort et de profond travaille « America », neuvième album studio du bonhomme (dixième si l’on prend en compte la bande-son qu’il a composé l’année dernière pour Twixt de Francis Ford Coppola), c’est justement parce qu’il parvient à réinventer la musique avec insolence en la baignant dans une atmosphère des plus perturbées et orageuses.
Pourtant, l’album possède un je-ne-sais-quoi de pop et d’électronique, de synthétique et d’organique qui rend le tout plus léger. Certainement ce qui lui donne son cachet si particulier. Car, oui, « America », plus orchestré et moins ardu que ses prédécesseurs, est l’album le plus percutant et le plus insaisissable des albums de cette rentrée. Oubliez les autres, ils ne font pas le poids.
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