Clutch – ‘Psychic Warfare’

Clutch – ‘Psychic Warfare’

Album / Weathermaker Music / 02.10.2015
Kings of Rock & Roll

Tous ceux qui ont assidument fréquenté la tente poussiéreuse de la Valley lors de l’édition 2014 du Hellfest se souviennent encore de l’incroyable concert de Clutch. Devant des spectateurs bien trop nombreux pour tenir tous rassemblés sous le chapiteau, les quatre Américains avaient livré une prestation exceptionnelle, pleine de fougue et d’ardeur, de sueur et de passion. Un set dont parlent encore régulièrement les chanceux qui ont pu y assister et prendre en pleine face cette claque rock ‘n’ roll. A l’époque, Neil Fallon et consorts défendaient en live ‘Earth Rocker’, leur précédent album, que nous placions volontiers tout en haut de leur imposante discographie. Mais voilà que sort ‘Psychic Warfare’ et que nous sommes encore contraints de revoir ce classement…

Car ce onzième album studio illustre une nouvelle fois avec brio ce qui place Clutch dans le gratin musical actuel, tous styles confondus : une impressionnante machine à rock, capable de mêler pour le meilleur hard et blues, funk et punk, concoctant tubes imparables (‘X-Ray Visions’ n’est-il pas à ce titre leur chanson la plus immédiate et accessible à ce jour ?) et morceaux plus posés instaurant des ambiances de western moderne dans la chaleur moite d’un marais du sud des Etats-Unis (le diptyque ‘Doom Saloon’/’Lady of Electric Light’, ‘Son of Virginia’). Quand ‘Firebirds’ se déchaîne au rythme de guitares effrénées, que ‘Behold The Colossus’ est une poussée d’adrénaline épique, ‘Your Love Is Incarceration’ ou ‘A Quick Death In Texas’ vont lorgner du côté de la musique afro-américaine, fusionnant blues, funk et metal dans un déluge sonore implacable. Et qu’importe si le rythme joué à la cowbell sur ce dernier nous rappelle beaucoup le ‘D.C. Sound Attack !’ de Earth Rocker, la magie opère, comme à chaque fois.

Toujours impressionnant de maîtrise, Neil Fallon incarne littéralement chaque titre de l’album, s’époumonant avec une énergie folle (‘Sucker For The Witch’, ‘Noble Savage’) ou endossant le rôle du conteur crooner portant chapeau de cowboy et santiags en croco, comme sur ce ‘Son of Virginia’ final, hanté de bout en bout par un riff blues démoniaque, point d’orgue génial d’un disque qui l’est tout autant. De toute évidence l’un des monuments de 2015.

‘X-Ray Visions’, ‘A Quick Death In Texas’, ‘Behold The Colossus’, ‘Son of Virginia’


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