Charles Bradley – « Victim Of Love »

Charles Bradley – « Victim Of Love »

brad180Album
(Daptone)
02/04/2013
Soul

Des centaines de fois rabâchée, on connait par coeur la dure vie de labeurs que Charles Bradley a traversée avant que le label Daptone ne tombe sous son charme alors qu’il interprétait des reprises de James Brown dans un club new yorkais. La suite n’a également plus de secret tant « No Time For Dreaming« , le premier album qu’il signe à l’âge de 62 ans, est devenu un des disques de soul les plus acclamés de notre époque si attendrie par le charme vintage de cette musique. Il fallait donc que l’ancien ne déçoive pas à l’approche de sa tant attendue confirmation.

Avouez que le contraire aurait été étonnant. Alors qu’il a lui-même vécu les plus belles heures du genre qu’il défend, que son immense expérience résonne dans tout son corps jusque dans sa voix rugueuse et inimitable, Bradley s’est de nouveau entouré de la fine fleure des musiciens new yorkais (ceux de Menahan Street Band et Sharon Jones notamment), sans pareil quand il s’agit de gommer les âges (l’instrumental « Dusty Blue »), et peindre de la façon la plus brute toute la beauté et l’intensité de cette soul qui lui coule dans les veines.

Le coeur un peu plus léger, comme revigoré par un destin qui lui a finalement tendu les bras, le prince Charles axe volontairement cette nouvelle salve autour de l’amour, jamais trop guimauve quand il est mis en chanson par les ainés de la soul. Ainsi, quel que soit le contexte, qu’il aborde le sujet du côté le plus lumineux (l’excellent « You Put The Flame On It ») comme du plus sombre, qu’il préfère l’humeur du funk (« Love Bug Blues », « Confusion ») ou qu’il tire la corde sensible (« Let Love Stand a Chance », « Victim Of Love », « Crying In The Chapel »), la voix de Bradley fait mouche (« Strictly Reserved For You »).

Avec toujours autant de spontanéité, de passion et d’émotion dans les tripes, le new yorkais offre ici un deuxième album somme toute prévisible, qui sonne comme s’il était le dixième. Mais ça, c’est tout sauf une surprise.

itunes4


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