23 Mai 11 Chad VanGaalen – « Diaper Island »
Album
(Sub Pop)
23/05/2011
Indie
Si Chad VanGaalen est encore pour beaucoup un probable joueur de foot batave, le lecteur averti sait peut être que le canadien, souvent terré dans son home studio de Calgary, sort ces jours ci le quatrième album de sa discographie. Discret, ce songwritter n’en est pas moins productif, et ne manque pas de toujours s’offrir les moyens d’évoluer. Avec « Diaper Island », et même s’il aligne ici quelques douceurs d’une puissance émotionnelle incontestable, il laisse plus que jamais éclore le rockeur qui sommeillait jusque-là en lui. Comme réoxygéné par l’exploitation d’un véritable studio dont il aura pris goût en se chargeant de la production du dernier opus de Women, il offre à ses compositions toute la profondeur qu’elles méritent, soigne leurs arrangements en multipliant pour la première fois ses pistes de guitare, ou en s’abandonnant librement à leur son électrique. Enrobé par une ambiance générale au léger voile vintage, « Diaper Island » prend régulièrement des allures de rock garage efficace, qu’il soit porté par un riff entrainant (« Burning Photographs »), une mélodie simple (« Replace Me », « Freedom For a Policeman »), un tempo flegmatique (« Blonde Hash »), ou une originalité bien trouvée (le raide et désaccordé « Can You Believe It? »). Mais, ce n’est définitivement pas dans ce domaine que Chad VanGaalen excelle le plus. De loin, on préfère chez lui cette sensibilité à fleur de peau qui s’entend à l’occasion de jolies ballades se lovant dans l’écrin Sub Pop, entre celles de Fleet Foxes (« Do Not Fear ») et de Band Of Horses (« No Panic/No Heat »). Comme d’autres également qui se débarrassent des lourdes comparaisons pour souligner plus franchement le réel talent de songwritter d’un homme qui ne sera définitivement plus uniquement un génial réalisateur de clips animés (son dernier ci-dessous, mais aussi ceux de J Mascis ou Holy Fuck…). En effet, aucun doute qu’on choisira pour incarner ce quatrième disque on ne peut plus varié mais cohérent, la mélodie du nonchalant « Peace On The Rise » aussi séduisant qu’un Deerhunter ou un Pavement, les odorantes racines americana de « Heavy Stones », le chaleureux « Sara », ou sa poignante petite perle « Wandering Spirits ». Chad VanGaalen tape ainsi à la porte de la cour des grands, et se fait accueillir par une haie d’honneur, un tonnerre d’applaudissements.
No Comments