17 Nov 11 Calexico – « Selections From Road Atlas 1998-2011 »
Album
(City Slang)
18/11/2011
Alternative country
Calexico aime enregistrer sa musique, faire des kilomètres, et multiplie parfois son plaisir quand il arrive à faire les deux en même temps. Ainsi, quelques privilégiés ont peut être déjà eu l’occasion de ravaler in extremis la bave qu’ils avaient aux lèvres en s’apercevant que le groupe proposait souvent sur ses concerts des disques uniquement disponibles hors commerces. Un ou plusieurs ont peut être ainsi eu la chance d’atterrir dans votre discothèque, certainement pas tous. Et si, au contraire, vous vous êtes toujours dit que ces morceaux ne couraient pas les habituels circuits de distribution parce qu’ils n’égalaient sans doute pas les autres, dites vous aussi que vous étiez chaque fois bien à côté de la plaque.
Sans rancune, Calexico vous offre même une ultime occasion d’accepter vos torts. En effet, le groupe a eu la bonne idée de compiler ses huit albums méconnus sortis depuis 1998, et de les proposer au sein d’un joli coffret vinyl limité à 1100 exemplaires dans le monde. Ne cherchez pas, il est déjà trop tard, les plus irréductibles y ayant vite vu une belle pièce de collection. En revanche, vous pourrez vous rabattre sur le CD et le digital qui, eux, n’aligneront que seize titres, les meilleurs selon Calexico lui-même.
« Selections From Road Atlas 1998-2011 » ressert donc sans aucune différence ni complexe d’infériorité ce qui a toujours fait le charme du groupe. On y retrouve surtout les chaleureuses ballades acoustiques à la mélancolie prenante (« Half a Smidge »), parfois au bord des ambiances cinématographiques (le magnifique « El Morro »), comme les habituelles chevauchées fantastiques qui fleurent bon le désert d’Arizona (« Waitomo », « Glowing Heart Of The World »). Mais Calexico ne serait pas ce qu’il est aussi sans la voix poignante de Joey Burns sublimant chaque titre sur lequel elle se pose (« Gritape », « Gift X-Change », « Man Made Lake »), comme les quelques récréations servant toujours subtilement la diversité de son répertoire (l’empreinte traditionnelle de « Boletos » et « Cachaça », la soul bluesy de « Detroit Steam »).
En seize titres, Calexico se donne donc des allures de conteurs, nous invite à un récit passionnant de ses aventures musicales, pour finalement faire de cette compilation (terme on ne peut plus péjoratif ici) une des pièces immanquables de sa discographie. C’est sûr, on ne s’est jamais senti aussi bien chez quelqu’un.
En écoute
« Gift X-Change »
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