14 Fév 11 Agoria – « Impermanence »
Album
(InFiné)
31/01/2011
Techno
Au milieu d’albums aboutis (« The Green Armchair », « Blossom »), de maxis profonds (« Grande Torino », « La 11ème Marche », « Magnolia »…), de bande-originales de film (« Go Fast ») et de compilations mixées ô combien éclectiques (« Cute & Cult » ou son set pour la série Balance), la locomotive Agoria est inarrêtable, et poursuit sa lancée en 2011 en signant un troisième opus. Une nouvelle pépite discographique qui laisse définitivement penser que ce mec est en train de faire de sa carrière un sans-faute.
Largement influencé par la techno de Detroit qui ne le lâche plus depuis qu’il a 12 ans, Sébastien Devaud met son ouverture d’esprit au service de l’aura dégagée par la Motor City. Ainsi, sans échapper aux habituels dancefloor-killers, il est capable de passer d’un Carl Craig à une chanson d’Iggy Pop, ou de switcher de Aphrodite’s Child à LCD Soundsystem pendant que vous lui tournez le dos. Et cela sans mettre en branle la cohérence. Un don d’imagination qui se reflète dans ses productions qu’il sort depuis peu sur InFiné, structure qu’il a lui-même créée. « Impermanence » en est le premier long format.
Après s’être entouré de Tricky ou Neneh Cherry, Agoria continue de choisir soigneusement les intervenants qui viennent ajouter plus de soul à sa musique. Ici, c’est « Kiss My Soul », ballade faite de cordes et de piano qui donne le ‘La’; une magnifique introduction portée par la voix de Kid A qui, à seulement 20 ans, a déjà l’étoffe d’une petite Björk! Avec sa voix en velours, le génial Seth Troxler vient ensuite, à travers la tek soulful de « Souless Dreamer », apaiser les tympans sur ce début d’album tout en finesse. Même Carl Craig s’improvise vocaliste sur « Speechless », et chuchote sur cette danse nuptiale intense et presque hot. Kid A réitère plus tard sur un « Heart Beating » plein de mélancolie, tandis qu’on a droit à un petit passage ambient bienvenu (« Under The River ») en compagnie de Nzeng , trompettiste du Peuple de l’Herbe.
Quand il s’agit aussi de fabriquer des machines à danser, difficile de rivaliser avec le lyonnais en termes de deep techno: en attestent « Panta Rei », bijou trancey qui fait planer sans l’usage de substances illicites, les montées de violons frissonantes de « Grande Torino », ou un « Libellules » qui bouscule les organes… Agoria signe selon lui l’album qui lui ressemble le plus, et permet à la scène française de pouvoir se vanter de posséder un tel ambassadeur dans ses rangs…
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