07 Déc 11 ZZT – « Partys Over Earth »
Album
(Turbo)
07/11/2011
Turbine techno
Tiga et Zombie Nation sont définitivement deux DJs/producteurs Duracel, des mecs qui tiennent la durée, résistant tant bien que mal à la hype et au rouleau-compresseur commercial. Depuis plus de dix ans, l’icône métrosexuelle canadienne met sa voix suave au service de tubes gravés bien profond dans les annales de la musique électronique, pendant qu’en parallèle, le dancefloor-killer de Munich – lancé par l’anthologique « Kernkraft 400 » – devient incontournable sur la scène européenne à coups de lives dévastateurs. Quand on apprend donc que le projet ZZT est l’union de ces deux stars à la fois mainstream et underground, difficile de ne pas s’y plonger les yeux fermés.
D’autant qu’à l’intérieur de cette compilation de turbines, on retrouve les singles qui ont fait la genèse du duo, apparaissant au départ aussi épisodiquement qu’efficacement dans les charts. Dans l’ordre, l’encensé « Lower State Of Consciousness » (2007) pose les bases d’une techno radicalement barrée qui fait logiquement remonter à la surface quelques bribes de « Rock’n Roll » ou « Rollin’ & Scractchin' » des Daft Punk. C’est l’assommant « The Worm » qui prend ensuite le relai un an plus tard, avant un silence de deux ans cassé comme il se doit par « ZZAfrika », grinçant comme des ongles sur un tableau.
Suite à ces trois singles qui ont généré tant d’applaudissements et de sueur, la tentation de sortir un album était trop forte. Logiquement, « Partys Over Earth » voit ainsi le jour, sans surprise dans le style, mais avec assez de chevaux sous le capot pour faire souffrir les cellules des platines des clubs, et user quelques semelles. Si Tiga profite pour placer un peu de sa pop sexy pendant que l’autre est parti pisser (le blues lent et salace de « Nickel Und Dime »), c’est plutôt Zombie Nation qui impose à 70% ses méchantes idées, à l’image de l’introduction déstructurée « Where Is The Captain » et ses synthés galvanisés et charismatiques.
Encore plus dégueulasse que Boys Noize, Para One et les Petits Pilous réunis, le son de ZZT marque 2011 par sa puissance, son indéniable spontanéité, et son absence de pitié pour nos oreilles qui souffrent et jouissent devant le délicieusement crade « Rock The Peace », le malsainement acide « Partys Over Los Angeles », ou « ZZTMF » qui fait trembler les viscères à volume élevé. La techno avait bien besoin de l’union de ces deux piliers!
En écoute
Album medley
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