Young Widows – ‘Power Sucker’

Young Widows – ‘Power Sucker’

Album / Temporary Residence / 22.03.2025
Noise rock

Il y a sept ans, en compilant nombre de titres rares sur Decayed : Ten Years of City, Wound, Lightness and Pain, Young Widows signait son état des lieux de sortie, vidait ses fonds de tiroir pour ne rien laisser derrière lui. Le trio a eu beau tout faire pour s’éclipser définitivement, les amateurs de son rock sombre et sous tension n’ont jamais totalement gommé son passage, la faute aux acouphènes persistants apparus à l’écoute répétée d’une discographie quasi irréprochable. Seulement voilà, onze ans après son dernier album Easy Pain, c’est le branle-bas de combat au sein de la confédération des ORL : le groupe de Louisville, bien assis sur ses acquis bruitistes et émotionnels mais bien décidé à faire évoluer son registre, est bel et bien de retour avec Power Sucker, un cinquième album moins lesté que ses prédécesseurs, mais d’autant plus sournois. Car, si tout au long de ces treize nouveaux titres, les guitares grésillent, la basse grogne, et la batterie cogne encore avec une même vigueur (Every Bone, Call Bullshit), c’est d’abord le chant d’Evan Patterson, nettement plus dans le contrôle de ses émotions qu’auparavant (son escapade solo sous l’entité Jaye Jayle y serait-elle pour quelque chose ?), qui souffle un vent de nouveauté sur le répertoire noise rock d’un groupe resté fidèle à lui-même, même si frappé d’une nouvelle jeunesse. La production ensuite. Moins sourde, plus propre aussi, elle s’adapte à l’évolution musicale du trio et contribue à dévoiler un travail d’arrangement inédit mais à double-tranchant : si de nouvelles textures apparaissent (Power Sucker) et laissent plus d’espace aux textes à l’humour encore très noir de son chanteur-guitariste (Turned Out Alright, Hotel of Crows), Young Widows perd logiquement en tension comme en intensité, ce qui pourrait froisser les fans de la première heure à l’exigence maladive.

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