Yolande Bashing – ‘Yolande et l’Amour’

Album / Bruit Blanc / 11.10.2019
Chansons synthétiques

Après quelques temps passés au sein du groupe électro-punk Les Dents, le lillois Baptiste Legros s’attelle désormais à assouvir sérieusement ses fantasmes sonores et ses envies d’ailleurs avec son récent projet solo baptisé Yolande Bashing. Mais qui est vraiment Yolande ? D’après son auteur – ou son alter ego – Yolande est un personnage né de l’univers des Deschiens, un être qui se sent mal-aimé, parfois maltraité, et qui narre naïvement ce monde souvent complexe et parfois dépourvu de sens dans lequel il évolue. Un personnage qui se définit par une introspection crue, primaire, et qui essaye de tirer tant bien que mal quelques lueurs de soleil dans les tristes paysages grisâtres qui font son quotidien.

Musicalement, on navigue ici entre Flavien Berger, Hubert-Félix Thiéfaine et Odezenne. Des nappes de synthétiseurs lancinantes, des beats saccadés, un soupçon de groove et une ambiance globalement mélancolique, c’est ici le cocktail musical que propose Yolande Bashing, sans grande originalité certes mais avec une justesse, un peu d’ingéniosité et une personnalité qui lui sont siennes. Chaque morceau marque par sa petite particularité : un rythme hip-hop difforme sur Plonger Sous Marine, un clin d’œil à Brel sur Réparer les Vivants, ou bien encore des allures de tubes sur Abcès, Claude ou Partager.

Si à la première écoute, l’ambiance générale ne semble pas être à la fête sur cet album, on se surprendra néanmoins à se noyer avec une légère excitation – parfois même accompagné d’un petit pas de danse – dans les paroles mi absurdes mi équivoques de son auteur, qui se livre ici dans l’exercice périlleux de la chanson à textes enrobée d’un dense univers sonore. Pas l’album parfait donc, mais une très belle promesse pour l’avenir.