24 Fév 14 Yellow Ostrich – ‘Cosmos’
Album / Barsuk / 24.02.2014
Indie pop
Depuis qu’il a commencé à composer et enregistrer seul dans sa chambre à l’aide d’un enregistreur quatre pistes, Alex Schaaf a toujours pris soin de se mettre en danger en s’extirpant lui-même de son cocon, et de faire évoluer sa musique en l’ouvrant progressivement à des collaborations extérieures pour qu’elle devienne finalement une oeuvre collective. Ainsi, en 2011, ‘The Mistress‘ bénéficiait de la contribution du batteur Michael Trapper, auquel s’est ajouté le multi instrumentiste Joe Natchez à la sortie de l’excellent ‘The Strange Land‘. Ce dernier parti pour d’autres aventures, remplacé par la paire Jared Van Fleet (claviers) et Zach Rose (basse), Yellow Ostrich s’affiche donc maintenant en véritable quartet pour un nouvel album clairement plus mature.
Ce qui ne fait pas toujours l’affaire de ce ‘Cosmos’. En effet, c’est la perception d’une fragilité adolescente et un certain manque d’assurance qui faisaient incontestablement le charme de Yellow Ostrich autrefois. En somme, deux défauts qui, constamment rattrapés par un incroyable talent en matière de composition et de mélodie, parvenaient à faire toute la personnalité d’un groupe parfois décousu en apparence mais qui, grâce notamment à son cerveau, réussissait toujours à retomber sur ses pattes avec brio. Comme beaucoup avant lui, Alex Schaaf paye donc un peu ici le prix de la collectivité en voyant son âme diluée dans le pot commun (‘Neon Fists’, ‘You Are The Stars’, ‘How Do You Do It’). De fait, ‘Cosmos’ se retrouve quelque peu lissé par la sérénité d’un mentor parfaitement entouré, et piégé par un concept qui le prive parfois d’un poil de spontanéité (‘In The Dark’): c’est après s’être enfermé neuf mois en studio pour y étudier l’astronomie que Schaaf s’est mis à la composition de cet opus évoluant constamment sur un fil entre lumière et noirceur.
Une thématique qui se reflète jusque dans un rendu final partagé entre banalités et coups d’éclat. Car ‘Cosmos’ n’est pas non plus sans moments de grâce. Au delà de quelques titres à tiroirs attestant encore de l’approche musicale imprévisible et très personnelle du petit génie (‘Terrors’), l’album peut en effet s’appuyer sur de véritables pépites, diverses et variées, pour défendre farouchement sa cause. Ainsi, de l’hypnotique ‘Shades’ à la berceuse finale ‘Don’t Be Afraid’, en passant par le groove électrique de ‘Any Wonder’, ou la beauté mélancolique de ‘My Moons’ et ‘Things Are Fallin » tous deux achevés en apothéose, Yellow Ostrich aligne d’assez solides rampes de lancement pour pouvoir espérer décrocher des étoiles bien méritées.
‘Shades’, ‘My Moons’, ‘Any Wonder’, ‘Things Are Fallin », ‘Don’t Be Afraid’
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