Yard Act – ‘Dark Days’

Yard Act – ‘Dark Days’

EP / Zen FC / 18.01.2021
Post punk

Le revival post punk se répand comme une trainée de poudre de l’autre côté de la Manche, et se décline à foison histoire d’en exploiter tous les filons. Ainsi, après que les groupes les plus applaudis de ces dernières années se soient appliqués à raviver les souvenirs de leurs ainés, d’autres construisent des ponts au sein même de cette nouvelle génération. Et parmi les plus brillants architectes en devenir, Yard Act fait plutôt bonne figure. Auteur de plusieurs 45t depuis septembre 2020, tous très vite épuisés, le groupe de Leeds a décidé de les regrouper au sein du Ep Dark Days, avant-goût d’un premier album à sortir cette année mais qui – on le sait déjà – ne comprendra aucun de ces quatre titres.

Sorte de croisement entre Idles, Gang of Four, Sleaford Mods et… Madness (Dark Days), le rock du quatuor use de la répétition (héritée de l’usage d’une boite à rythme alors qu’il n’était encore qu’un duo), démange l’échine, le tout à grands renforts de punchlines sur fonds de problématiques sociétales, d’anticapitalisme revendiqué, et de futur sans grand espoir. Si elle n’est pas des plus originales de nos jours, la recette fait mouche tant elle est parfaitement exécutée ici. Entre le chaos et la danse, coincé entre la fougue de la jeunesse et la menace d’un avenir incertain, Yard Act se saisit généralement d’un riff, le pose sur une section basse-batterie redoutable d’efficacité, puis crache son venin à la face de l’Angleterre contemporaine avec plus de retenue qu’un certain Jason Williamson, un humour un poil moins acerbe aussi, mais avec tout autant d’authenticité.

Parfaites démonstrations d’un savoir faire bien huilé, Fixer Upper (successeur de The Trapper’s Pelts déjà en tous points prometteur) tout comme le plus récent et tubesque Dark Days comptent sans conteste parmi les morceaux les plus marquants de ces deux derniers exercices. Plus complexe et imprévisible, Peanuts – flanqué d’un spoken word d’une minute trente en plein milieu – sonne comme une promesse que la formation ne compte pas conjuguer la même combine à l’infini.

Yard Act aura sûrement su profiter de ces confinements successifs pour, non seulement rôder un concert qu’il n’a jusque là donné qu’à une poignée de reprises,  mais aussi pour composer un premier album qu’absolument toute l’Europe (au moins) attend de pied ferme. Là seulement, en dévoilant pour de bon une identité musicale aux contours encore un peu flous, ces quatre anglais confirmeront le buzz énorme qui les entoure. Avec un tel talent et une cinquantaine de nouvelles démos dans leur besace au moment d’entrer en studio, 2021 pourrait bel et bien sonner leur heure de gloire.

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1 Commentaire
  • Barathym
    Posté à 22:08h, 25 février Répondre

    oulaaa le calcul marketing …les fleurs de Morissey, le pardessus de Ian MC Culoch, le frasé de Mark E Smith, les lunettes de Jarvis , la basse de Pil

    du pop group neo gang of 4
    SANS INTERET
    on écoute les ORIGINAUX

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