Yacht – « I Believe In You, Your Magic Is Real »

Yacht – « I Believe In You, Your Magic Is Real »

I Believe In You, Your Magic Is Real[Album]
01/11/2007
(Err/La Baleine)

« Dis Papa, c’est quoi un pléonasme? ». Si ce genre de question venait à sortir de la bouche de votre jeune pousse, et que vous vous retrouviez comme un con comme certains l’ont été devant une bouteille de lait, répondez lui en guise d’exemple que Jona Bechtolt est un homme de son temps. Bon, ok, c’est un peu tiré par les cheveux, mais reste que ce qualitatif est d’une vérité absolue quand il est apposé au leader de Yacht. Car, cet Américain est à la fois musicien et artiste multimédia, s’amuse autant de l’électronique, que des percussions acoustiques et bruits de toutes sortes: un positionnement très avant-gardiste pour celui qui, lors de son adolescence, a laissé tomber l’école pour partir en tournée en tant que batteur au sein d’un groupe punk

Ce n’est donc qu’ensuite qu’il s’est mis à triturer les machines, fondant le groupe The Blow (K Records) au début de ce siècle, pour finalement atterrir en solo avec Yacht, et se produire à l’Institut des Arts Contemporains de Portland, au MOMA de New York ou au Centre Georges Pompidou de Paris plutôt que d’écumer les clubs les plus miteux comme il était parti pour le faire. Yacht est donc l’oeuvre d’un cas particulier, d’un hyperactif que vous pouvez croiser aux côtés de Devendra Banhart, Bobby Birdman ou The Microphones quand il a soudainement décidé de buller. Avouez que le bonhomme a de quoi susciter la curiosité quand il en vient à sortir son troisième disque sous l’entité Yacht. Pourtant, sa musique étant plus ou moins le reflet de sa personnalité, l’effet de surprise manque quelque peu à l’appel

Car on avait peu de chance de se planter en pensant avoir affaire à une pop synthétique côtoyant chaleureusement l’electro. Classique. Son atout? Jouer pleinement la carte de l’imprévisible, avec plus ou moins de brio, en adoptant une approche décalée qui n’est pas sans déconcerter quand on vient simplement d’entrer dans le jeu. De là, quelques titres à l’humour un peu spécial ne gagnent pas forcément en saveur avec le temps (« We’re Always Waiting » et sa version 8-bit, « It’s All The Same Price », « Drawing In The Dark », « Your Magic Is Real ») quand d’autres parviennent sans mal à séduire quand ils se montrent aboutis (l’excellent « So Post All’Em », « See a Penny Pick It Up », l’instrumental « If Music Could Cure All That Ails You », le très étoffé « The Magic Beat », ou le très pop « I Believe In You »), ou n’affichent aucun complexe. Tentez, par exemple, de glisser discrètement dans la platine l’electro punky « It’s Coming To Get You », et vous constaterez sans peine que la fête sera plus folle

Mais, comme tous phénomènes de foire que l’on rencontre systématiquement dans n’importe quelle soirée, Yacht se montre parfois beaucoup trop lourd, trop inégal, pour laisser un souvenir impérissable. Là, il ressortira peut être son autre carte: celle de l’artiste habité que, de toute façon, vous ne pouvez pas comprendre..

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