Woods – ‘Strange to Explain’

Woods – ‘Strange to Explain’

Album / Woodsist / 22.05.2020
Folk psyché

Aussi prévisible que possible de la part d’un Woods fidèle depuis trois ans à un indie folk psyché particulièrement racé, Strange to Explain gardera toujours une saveur particulière pour le groupe de Brooklyn tant il est l’aboutissement d’une période de dispersion et de remise en question. Beaucoup de choses se sont passées en effet depuis Love Is Love en 2017 : Jeremy Earl a connu les joies de la paternité, son compère guitariste Jarvis Taveniere s’en est allé goûter l’air californien, et tous deux se sont particulièrement impliqués dans le seul et unique album de Purple Mountains, projet d’un David Berman (Silver Jews) dont le suicide a vite rappelé tout ce petit monde à ses obligations.

C’est donc pour tenter d’oublier que Woods s’est remis au travail pour son propre compte. Si le besoin de se changer les idées fut bien réel, jamais il ne se fait ressentir à l’écoute de ce Strange to Explain venant s’inscrire dans la droite lignée de ses trois prédécesseurs. Et pour cause, majoritairement entamé avant l’épisode Purple Mountains, ce onzième long format ne méritait plus que de petites touches finales pour voir le jour. Si les sentiments d’anxiété et de dépression exprimés à plusieurs reprises ici peuvent faire le pont entre les deux projets, Strange to Explain déballe sans surprise ce dont Woods s’est fait maitre depuis l’excellent With Light And With Love (2014) : un alignement de ballades aussi douces que chaleureuses (Before They Pass By, Be There Still), aux mélodies si naturelles qu’elles en deviennent évidentes (Where Do You Go When You Dream), sursautant ici ou là sous les coups d’une rythmique un peu plus appuyée (Fell So Hard), ou d’arrangements plus électriques (Can’t Get Out).

Quand on sait que Jeremy Earl s’est jeté corps et âme dans l’écriture de cet album alors qu’il souffrait de l’insomnie typique des nouveaux pères, Strange to Explain parvient à bercer l’auditeur avec assez d’efficacité pour le plonger dans un bain de nostalgie et de quiétude dont on n’a pas envie de s’extirper (Just to Fall Asleep). Certes il y a bien une poignée de compositions qui trahissent une tendance à tourner un peu trop en rond (Next to You and the Sea, The Void, Light of Day), mais rien qui vienne ôter à ce disque pour le moins solaire tout son côté bienfaiteur. L’heure étant à l’apaisement, la révolution attendra bien encore un peu.

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A ECOUTER EN PRIORITE
Where Do You Go When You Dream, Before They Pass By, Can’t Get Out, Strange to Explain, Just to Fall Asleep, Fell So Hard, Be There Still


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