27 Mai 11 White Denim – « D »
Album
(Downtown)
30/05/2011
Rock psyché
Depuis 2008 et l’album « Workout Holiday » qu’il a mis le pied à l’étrier, White Denim n’a cessé de creuser son propre sillon, de s’auto-insuffler une véritable originalité. Partant d’un rock généreux, le groupe – fort d’une maitrise parfaite de ses instruments – s’est toujours dispersé au sein de multiples influences, tout en prenant bien soin de ne pas donner le tournis à l’auditeur. En ce sens, « Fits » enfonçait le clou il y a deux ans, attendant patiemment que ce « D » finisse de le marteler pour de bon. Toujours plus intransigeant avec lui-même, White Denim se lance en effet ici un nouveau défi: celui de mettre sur pied l’album le plus libre et riche de sa discographie, en plongeant vigoureusement ses bases rock classiques dans un psychédélisme seventies assumé (l’instrumental « Back At The Farm », « Is And Is And Is »). Pour cela, il peut toujours compter sur la section basse/batterie qui avait fait si bonne impression lors du précédent opus et qui, à elle seule, parvient encore une fois ici à élever le niveau, à pousser la guitare à suivre le rythme imposé (« Drug »). Technique donc mais jamais démonstratif (« Burnished », « Anvil Everything », « Bess St »), White Denim colle aussi quelques calottes en s’octroyant le maximum de libertés, en enrichissant notamment ses compositions de flûte (« River To Consider ») ou de cordes (« Keys ») pour, par la même occasion, se draper d’une maturité qui ne peut plus faire de doute. Reste à suivre sans ennui l’inspiration de ce groupe qui a vu la graine plantée il y a trois ans devenir une belle plante… Car si White Denim maitrise impeccablement son sujet, il n’est pas encore source de frissons. Peut être le challenge qui s’offre à lui pour de futurs albums qui, incontestablement, ne manqueront pas de surprendre à la vue de cet inépuisable potentiel.
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