Whispering Sons – ‘The Great Calm’

Whispering Sons – ‘The Great Calm’

Album / Pias / 23.02.2024
Post punk

Toujours plus de chuchotements… qui vous prennent à la gorge. Le groupe belge Whispering Sons revient avec son troisième long-format, The Great Calm. Le quintette y a joué en sourdine, y a exploré le calme, comme à la recherche de plaisirs inconnus lors de ses précédents opus – Image paru en 2018 et Several Others en 2021 – qui tissaient une coldwave aussi physique qu’un Lebanon Hanover ou qu’un Boy Harsher, émaillée d’une atmosphère poétique dans laquelle errait le fantôme de Joy Division. Plus aventureux que ses prédécesseurs, ce nouvel album s’éloigne quelque peu des dancefloors et des rythmes hypnotiques pour créer de langoureux paysages sonores, dans lesquels la poésie de la chanteuse Fenne Kupper s’épanouit librement.

Dès Standstill, qui initie l’album, cette dernière prend les devants. De son chant suave et magnétique aux allures de crooner androgyne, elle commence à psalmodier des textes poétiques, qui se développent à l’échelle du morceau entier, comme un fleuve de mots qui prendrait sa source dans l’urgence et le besoin d’expression. Du côté de la musique, on passe de guitares incisives et noise-punk (Dragging, Something Good…)  à d’autres, cristallines et aériennes, comme sur Walking, Flying, qui savent prendre leur temps et développer des progressions d’accords inédites, finalement assez post-rock. Porté par le chant de Kupper, on croirait entendre du Nick Cave qui aurait rencontré Mogwai, après avoir côtoyé Ian Curtis pendant trop d’années. Le piano de Still, Disappearing ne va pas sans rappeler celui des Revenants des Ecossais, qui avaient d’ailleurs remixé Surface de Whispering Sons en 2022. Trois morceaux ont même presque laissé les beats et les guitares au vestiaire du club, pour les troquer contre des tracks quasi-ambient (Cold City, Balm (After Violence) et Oceanic).

Pour finaliser l’album, en janvier 2023, le quintette belge s’est retranché pendant quatre semaines sur l’île de Vlieland aux Pays-Bas pour se couper du monde et plonger en eux-mêmes. The Great Calm est aussi le premier album autoproduit par le groupe. Le résultat est un tout plus personnel, couplé d’une atmosphère introvertie et tournée vers l’expression d’émotions intimes plutôt que vers la punition brutale et brutaliste, très – voire trop – attendue dans la coldwave. Une bravade salutaire.

VIDEO
ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Walking Flying, Dragging, Still, Disappearing

EN CONCERT

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