Weird Nightmare – ‘Weird Nightmare’

Album / Sub Pop / 20.05.2022
Rock

On n’a pas fini de le répéter : les périodes de confinement ont servi la création en ne laissant pas d’autres choix aux artistes que de se reclure en studio pour composer de nouveaux albums, ou pour enfin trouver le temps de concrétiser leurs projets de longue date. C’est le cas d’Alex Edkins qui, pendant que Metz était cloué à Toronto, a su tirer profit du studio de son groupe pour peaufiner des démos accumulées depuis 2013, et ainsi donner naissance à Weird Nightmare dans la plus totale autonomie. Si, à l’exception de l’acoustique Zebra Dance et du léthargique final Holding Out, l’énergie est évidemment au rendez-vous, le frontman, en favorisant ici pleinement les mélodies, lorgne plus ouvertement la pop que le savant mélange de noise rock et de grunge qui a fait la belle réputation de son trio. Confiant comme jamais et avec la simplicité de Guided By Voices ou Sugar en ligne directrice auto-proclamée, le canadien s’est appliqué à sortir de sa zone de confort bruitiste pour mettre en avant ses riffs et mélopées instinctifs, et plus généralement assouvir les différentes envies qu’il a pu nourrir ces dernières années. S’il rappelle à quel point ce premier album éponyme a toute sa place sur le label Sub Pop (Nibs et Oh No avec Chad VanGaalen renvoient aux débuts de Nirvana), Edkins laisse aussi exploser ses élans shoegaze (Dream) ou garage-pop (Lusitania) pour faire de Weird Nightmare l’expérience la plus salvatrice possible pour lui. Seulement, à l’exception de l’entame Searching For You et du mid-tempo Sunday Driver qui parviennent tous deux à rester en tête, Edkins se montre encore trop poussif et manque de titres assez mémorables pour faire de son premier album solo autre chose qu’un banal disque de rock.