27 Oct 09 Weezer – « Raditude »
Album
(Geffen)
02/11/2009
Power pop décadente
Recherche Weezer désespérément. Celui qui, depuis maintenant quinze ans, est devenu peu à peu un mythe de la power pop teenage, malgré les aléas imposés par l’esprit quelque peu complexe de son leader Rivers Cuomo. Temps d’attente irréguliers entre chaque album, annonces de séparation puis de reformation, orientations musicales soi-disant nouvelles… Weezer aura provoqué nombre de pics émotionnels chez ses plus grands fans, de moins en moins nombreux et éreintés par ces multiples rebondissements. Sans compter, il faut l’avouer, sur un capital confiance effrité d’album en album. Suite logique pour « Raditude », la bande de Cuomo se décapite toute seule.
Les couleurs désormais abandonnées, Weezer arbore un teint malheureusement bien pâle et semble avoir eut un mal de chien à pondre son disque le plus pathétique. Emmêlé dans ses câbles, le cerveau grillé par les ondes FM, ce groupe incontournable des années 90 ne sait désormais plus à quoi se rattacher pour exister, et le rappelle ici malheureusement à chacun des morceaux. Pourtant, s’il l’avait vraiment souhaité, il est certain que Cuomo aurait encore pu écrire une des plus belles lignes de sa discographie. En attestent les quelques tubes esseulés rappelant un passé pas si lointain (« If You’re Wondering If I Want You To I Want You To », « Put Me Back Together » composé avec l’aide de The All American Rejects, « Let It All Hang Out » aux lyrics piqués à Jermaine Dupri, « Get Me Some » malgré ses relents hard FM), tous rescapés d’un véritable naufrage. Car, de manière totalement incompréhensible, Weezer ébrèche la cohérence du disque par quelques « essais » de production qu’on aurait jamais voulu voir sortir du studio (les synthés de « I’m Your Daddy »), d’autres titres totalement insignifiants à la limite du manque d’inspiration (« The Girl Got Hot », « In The Mall », « Turn Me Round », « The Prettiest Girl In The Whole Wide World »), et quelques mièvreries destinés aux gamines du grand public (« I Don’t Want To Let You Go », « Run Over By a Truck »).
Mais, comble pour un tel monument musical, le groupe s’est même permis de toucher lourdement le fond. Pour preuves, sa pop de séries B (« The Underdogs »), son aparté oriental sans fondement (« Love Is The Answer »), et l’utilisation de l’autotune (l’immondissime « Can’t Stop Partying » avec Lil Wayne), travers incarnant pourtant à lui seul tout le mal de la musique actuelle. Weezer trébuche, se ramasse, se casse les dents, et devient avec « Raditude » le Ronald MacDonald, le fast food chimique de la musique actuelle. Un disque a rarement été réduit à une aussi pauvre rondelle de plastique.
matt
Posted at 07:34h, 28 octobreCe disque est une honte ! Weezer est mort après le départ de Matt Sharp !
Et puis que dire de « Can’t Stop Partying » ? Si ce n’est que la version demo sur le Home Recordings 2 de Rivers Cuomo est mélancolique à souhait et sonne merveilleusement second degré alors que là c’est pompier et sans aucune ironie… RIP.
Benjamin F
Posted at 11:22h, 31 octobreTiens c’est marrant, j’ai eu exactement la même réflexion sur Sharp. Entièrement d’accord avec la review de Matthieu. C’en est surprenant de nullité. J’ai ffait un backlink vers ta chronique du coup :
http://www.playlistsociety.fr/2009/10/weezer-raditude-2510.html
++
Ben
Boris
Posted at 23:32h, 10 novembreje l’ai pas encore écouté, mais va falloir, quand même…
je pense à peu près la même chose au sujet de Matt Sharp ;-).
ce qui me tue c’est que le red album redonnait pas mal d’espoir, surtout en comparaison avec les 3 précédents…
vinz
Posted at 14:57h, 15 aoûtdites, je peux me planter, mais est ce que cet albume ne serait pas une grosse farce de nos amis Weezer? parce que franchement, si ce n’était que les paroles, ou que la construction des morceaux, je veux bien que ce soit juste un effet du has been qui veut revenir sur la scène, mais là c’est un tout, et ça va jusqu’à la couverture de l’album.
Et bien que tout l’album soit une grosse marmite de soupe, il est difficile de nier l’efficacité des morceaux.. ( je dois être une midinette mâle, car « don’t want to let you go », aussi mièvre soit elle, me fait chanter à tue-tête à tous les coups, et pourtant, je vous jure qu’il n’y a pas pus « c’était mieux avant, quand ils étaient encore underground » que moi!) et puis les paroles… franchement, « I can’t stop partying »… comment ça pourrait être autre chose qu’une blague?!! Alors, certes, je suis d’accord avec le fait que la qualité des composition est allée « descendo » depuis les années 2000, mais là, je ne peux pas me résoudre à prendre cet album au 1er degré. Qu’en pensez vous? parce que du coup, ça changerait tout, et je dirai que c’est juste énorme de faire tout un album complètement bidon, mais certainement adoré par la major chez qui vous avez signé et qui se dit: « enfin on les a mis au pas, ils nous font tout un album formaté pour la radio, je savais qu’on tuerait leur originalité! » Bon, après, on pourra dire « ouais, ils ont pondu ça et maintenant ils font genre c’est du second degré pour pas perdre la face ». possible, mais à mon avis on ne saura jamais…
vinz
Posted at 15:02h, 15 aoûtet avez vous pensé à une grosse farce? car je me dis que c’est quand même un peu gros: les morceaux simples à l’extrême, très radio formatés, les paroles presque risibles, et jusqu’à la cover qui est vraiment n’importe quoi. alors, est ce nos amis ne se seraient pas juste tapés un gros délire 2nd ou 3e degré? Car je n’ai pas l’impression qu’il soit dans la personnalité de River Cuomo de se trouver \RAD\, à savoir très hype, dans le vent, en français. je n’arrive pas à croire que cet album est sérieux. alors c’est peut être pour me rassurer, mais ça me paraît un peu gros quand même.. et puis ça démontrerai une certaine qualité de création: oui, si on veut on peut faire de la merde radiophonique dans un album. et regardez, en plus, nous, on arrive à faire de la bonne merde, qu’en dites vous?