Wavves – ‘Hideaway’

Album / Fat Possum / 16.07.2021
Pop punk

Un peu sorti des radars, il fallait que Nathan Williams reprenne du service pour qu’on calcule qu’il avait plus de dix ans de ‘king of the beach’ au compteur. Vous vous rappelez, cet album dont la pochette piquait les yeux : pop culture bariolée, couleurs flashy, dessin d’un gros matou qui bédave à l’aise… Eh bien c’est avec cette pochette et ce qu’elle contenait que ce cool kid de Los Angeles avait surpris son monde en 2010, entérinant Wavves comme étendard d’un indie punk west coast shooté au gaz hilarant.

Avec ce septième album, Wavves se marre moins mais fait montre d’une constance à toute épreuve. Rien ne semble le dévier du droit chemin pop-punk : le trio déroule neuf titres avec fougue et un son 00s qui, s’il n’offre rien de nouveau sous le soleil, a le bon goût de nous ramener à notre glorieuse adolescence. Lancés sur un rythme binaire à l’efficacité redoutable (Thru Hell), Nathan Williams et ses sbires nous propulsent quelques années en arrière.

Par-ci, les cordes crissent dans l’urgence. Par-là, les lendemains de soirée déchantent (Sinking Feeling). Les refrains catchy chantés à s’écorcher la voix (Help Is On The Way) s’enchaînent sur des chœurs mignonets (Honeycomb), toute la rhétorique du punk rock à roulette est là. Les mélodies sont toutefois plus étudiées, l’expérience parle plus fort que la sagesse mais elle s’apprécie autant.

On peut voir en Hideaway une sorte de retour aux sources : sorti chez Fat Possum, label historique de Wavves, l’album a beau avoir une pochette moins criarde que son premier succès, il n’en apporte pas moins son lot d’énergie revigorante. Hideaway est bien plaisant, renvoie à une simplicité sans prise de tête, spontanée et sans conséquence, mais on se demande quand même si on n’est pas trop vieux pour ces conneries.