
01 Juil 15 Wavves & Cloud Nothings – ‘No Life For Me’
Album / Ghostramp / 01.07.2015
Pop rock post adolescent
Il était annoncé, et même en partie enregistré, depuis plus d’un an. D’un coup d’un seul, il déboule sans prévenir sur le web, en cette fin juin quasi caniculaire. ‘No Life For Me’ est l’album commun des deux deux petits génies du rock indé US, tendance teenager: Nathan Williams, 28 ans, leader du combo garage -surf californien Wavves; et Dylan Baldi, 23 ans, songwriter en chef du trio noisy pop Cloud Nothings. Le résultat: neuf morceaux, dont sept écrits à quatre mains, pour un disque arrivant à point nommé afin d’accompagner votre régression adolescente estivale.
Étrangement, alors que l’on s’attendait à une entrée en matière brute de décoffrage, c’est sur une intro douce et planante, en arpèges saturés, que s’ouvre l’album… Peut-être le résultat de bidouillages préliminaires entre les deux post-ados surdoués pour apprendre à mieux se connaître? En 2014, c’est en effet par texto que Nathan avait invité Dylan à venir jouer chez lui, à San Diego. So cute. Néanmoins, on s’aperçoit très vite que toute cette histoire, c’est du sérieux. Sur ‘How Is Gonna Go’ et ‘Nothing Ever Comes Down’, on est happé direct par une pop-rock noisy, à la fois péchue et mélodique, qui nous entraîne direct sur la route des vacances, les fenêtres grand ouvertes et l’auto-radio à fond.
Portés par une même culture du refrain et de l’hymne pop, les deux jeunes auteurs regardent ensemble dans la même direction, et parviennent à mêler leurs univers d’une manière épatante, sans limiter ce projet à une simple extension de leurs groupes respectifs. Les rythmiques souvent linéaires, comme la basse fuzzée, soulignent l’influence surf-garage, tandis que la patte de Baldi se retrouve dans une touche de noirceur et de complexité. Meilleurs exemples: le nonchalant ‘No Life For Me’, ou le refrain du très percutant ‘Hard To Find’ sur lequel des choeurs sucrés et ensoleillés se superposent à un leitmotiv hurlé avec rage. On croirait entendre du McLusky infusé au soleil de Californie.
Avec ces refrains entêtants, simples et universels, qui s’impriment dans votre cerveau en moins de trois écoutes – celui de ‘Nervous’ compris, pourtant à la limite de la mièvrerie – Baldi et Williams signent un album qui certes, ne révolutionnera pas le genre, mai qui se pose en candidat sérieux au titre de bande originale de l’été, avec en sus une jolie balade éthérée guitares-voix (‘Nothing Hurts’) en guise d’adieux. Une belle rencontre qui n’excède pas les 25 minutes… Une courte parenthèse, comme un amour de vacances… Une histoire sans lendemain?
‘Come Down’, ‘Hard to Find’, ‘No Life For Me’
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