Warmduscher – ‘Whale City’

Warmduscher – ‘Whale City’

Album / The Leaf Label / 01.06.2018
Post punk


Difficile de suivre Saul Adamczewski et Ben Romans-Hopcraft tant ils ont multiplié les collaborations et les identités ces cinq dernières années. De Fat White Family pour l’un, à Insecure Men pour les deux, le duo multiplie les expérimentations en tout genre, ne trouvant de constance que dans sa volatilité et son incandescence. La preuve avec Warmduscher, ce projet ou l’importance est donnée à la voix d’un Craig Louis Higgins Jr (Paranoïd London) qui agit en véritable combustible. C’était déjà le cas dans le premier opus, marqué par une énergie punk consumant une atmosphère kraut alors trop froide,  mais le mélange est toujours plus inflammable tout au long de ce Whale City ogresque.

Entre les deux productions, deux membres de Fat White Family ont quitté le projet, ce qui permet de donner une nouvelle couleur à l’ensemble. La voix d’Higgins s’impose désormais dans un flow vociféré définitivement plus funky, mais toujours aussi instable et excité, rappelant les morceaux les plus énervés d’Algiers ou Alabama Shake. Bien que l’album soit ponctué d’un monologue en intro (Bright Lights), d’un interlude (No Way Out) et d’un épilogue (The Beginning) qui tiennent plus du bad trip du lieutenant Willard en ouverture d’Apocalypse Now que du discours argumenté, on ne sait jamais vraiment où l’on se trouve, mais le territoire est hostile. Saul Adamczewski, ici à la basse, impose d’entrée une rythmique d’enfer outrageusement surlignée par la batterie (Standing On The Corner, Big Wilma). Le ton est donné et, lorsque la cadence retombe, cette dernière continue de pilonner lourdement les riffs d’une guitare très grasse, entêtée sur trois accords (Sweet Smell of Florida, I Got Friends). Puis, lorsque s’imposent des balades mélancoliques, le groupe sature 1000 Whispers d’échos, et noie Summertime Tears de vibrato, en guise de descente finale de ce grand huit au groove outrancier. Ces onze morceaux nous auront ruiné notre zone de confort mais, maintenant, on avance la tête vide de colère et de désespoir.

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Standing on the Corner, Big Wilma, Whale City, Summertime Tears


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