Vessels – ‘Dilate’

Vessels – ‘Dilate’

Album / Bias / 27.04.2015
Modem & 56k

Lors de la sortie de l’EP ‘Elliptic’ il y a deux ans, Vessels avait déjà annoncé ses adieux à son mur de guitare, marque de fabrique déposée depuis 2007. Avec bonheur, le quintet britannique venait explorer une dimension plus électronique, un virage opportun pour servir les innombrables idées qui l’illustrent depuis sa formation. Cette nouvelle direction est désormais la fondation du groupe, comme l’atteste ‘Dilate’, nouvel album bienvenu tant ses reliefs sont abondants.

Certes, dans le registre, la formation de Leeds n’innove pas. Il suffit d’écouter ‘Elliptic’ (déjà inclus dans le précédent EP), ‘Echo In’ ou encore ‘As You Are’ pour penser respectivement à Gold Panda, Bonobo ou Jon Hopkins. Même lorsque les guitares reviennent générer boucles et larsens (‘Attica’), l’ombre de Turing Machine plane. En dépit de ce manque d’originalité criant, Vessels convainc en grande partie grâce à son passif. Leur historique n’est en effet pas sans utilité au moment de travailler sur ces motifs répétitifs et la progression.

Mais c’est dans un autre exercice que le groupe se met le plus en valeur: celui de producteur. ‘Dilate’ est en effet composé de nombreux remixes de titres du Norvégien Torkelsen, Maximö Park ou encore du Londonien Rival Consoles (Erased Tape Records). Ce dernier bénéficie ainsi d’une sublime reconversion de son ‘Recovery’, addictive et stimulante. Plus extrême, house, ‘Tor Kel Sen’ offre un visage radicalement plus dansant au groupe.

Au final, ‘Dilate’ séduit par les compétences techniques de ses géniteurs, sans pour autant briller par son génie. Ni indispensable, ni maladroit, il a le mérite d’offrir une autre plateforme d’expression à des musiciens quelque peu étouffés dans le carcan du post-rock. Reste à voir si son pendant scénique apportera une ampleur plus vibrante. Pour le moment, ‘Dilate’ fait l’effet d’une révolution menée par François Bayrou, on s’en fout.

‘Vertical’


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