Various Artists – ‘New Labour’

Various Artists – ‘New Labour’

Album / Opal Tapes / 08.06.2015
Artisanat de la danse de pluie

Dans un monde idéal, une fête de la musique ne serait pas animée à la télévision par des idoles de féria comme Patrick Sébastien et Daniela Lumbroso, sous la tutelle de Christian Estrosi. D’ailleurs, dans un monde idéal, il n’y aurait pas de télé, pas de féria, et ces trois individus ne feraient pas partie de l’espèce humaine.

Dans un monde idéal, nous nous plongerions dans une chambre noire, avec les seuls travaux d’Opal Tapes comme éléments décoratifs, en attendant la mort. Depuis sa genèse, le label s’échine à diffuser des musiques de l’ombre, aussi bien propices aux introspections solitaires qu’aux danses lascives abandonnées. Qu’il s’agisse de Patricia, Karen Gwyer, Lumigraph, MCMXCI ou plus récemment du petit français Nathan Melja (bientôt dans nos colonnes), tous sont passés par les rangs de l’entité britannique, preuve de son approche radicale, intègre et ô combien qualitative.

Cette fois, le label élargit son travail de prescription à une nouvelle compilation, dont l’intitulé ‘New Labour’ évoque, probablement avec ironie, le parti travailliste britannique. Comme d’habitude avec les propositions de Stephen Bishop, fondateur d’OT, le contenu est riche et jouissif, dès lors que l’on apprécie les digressions bruitistes, techno et house torturées. ‘New Labour’ regorge de vraies pépites, telles que l’introduction de Shelley Parker et son répétitif ‘Catch’, la house langoureuse de Perfume Advert, la ballade hallucinée d’Anxiety Support Group, l’hymne épique de Ñaka Ñaka ou encore l’imparable signature de Russell E. L. Butler.

L’été et ses chaleurs sont là, et l’écoute de cette compilation – au casque et dans la rue – est bienvenue pour s’isoler des visages réjouis des voisins de trottoir. Enfin un peu de grisaille, il était temps.

‘Catch’, ’Shooting Star Press’, ‘Drug’s Dealer Lullaby’, ‘Consequencias’, ‘Shaper’


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