03 Juin 03 Various Artists – « Cinemix »
[Album]
03/06/2003
(Jazzland/Universal)
Intemporel ? La longue dissertation engagée par les auteurs de « Cinemix » y veut pour preuve une mode jamais sûre d’elle. Oui, « les tendances se font, se défont ». Hier, « péquenots » à écouter Roubaix, aujourd’hui « tuerie » de Morricone, une intro papier plutôt pétentieuse aux vue du programme : inviter l’élite electro française au recyclage actif de BO camemberts 60/70. Dit comme ça, on redoute que l’apparence prenne le pas sur l’originalité. Finalement, cette relecture exclusive (pas de samplage intensif, mais une réécriture proclamée) se veut plus efficace que mise en scène, à préférer aux matraquages totalement abusifs de Robbie Williams, Lil Bow Wow ou Dog Eat Dog (tous trois pompeurs du « Dernier Domicile Connu » de François de Roubaix)
Petit résumé de l’histoire de « Cinemix » : A l’origine il y a « Ecoutez Le Cinéma », collection farouche et sous estimée de plus de 30 volumes de l’histoire musicale du cinéma français. Dirigée par Stéphane Lerouge, sous la tutelle d’Universal Jazz France, d’où naît un jour un projet un peu fou : celui de sélectionner quelques incontournables et d’en faire une remodélisation totale. Lerouge s’y colle donc en compagnie de Frédéric Elalouf, boss de PingPong (promoteur de Ninja Tune, K7, Rapster, Jazzland, Kitty Yo et bien d’autres en France). D’ailleurs présent sur la mixtape, il reprend « Trafic » avec Vogado (Zero dB) sous le pseudo de Zzouf
Même si le concept a failli nous effrayer –s’il s’était inscrit dans la panoplie de remixes tendancieux et faciles de bandes originales- il est pour sûr qu’on trouvera beaucoup de plaisir à redécouvrir le vieux avec du neuf, que ce soit du cheap (« Trafic » revu au dancefloor par Mocky, membre du crew Gonzales), du broc’n’jazz (Rubin, un peu de Lo Fi et du Louis De Funès qui chante) ou du trip-hop lancinant (Alif Tree sur le final de « Dernier Domicile Connu »), on ne revient pas de ces quelques beats novateurs, à ces moments quasi déjantés, qui ne dépareillent pas le paysage, allégrement garnis, de l’electronica française
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