21 Fév 22 Vanilla Blue – ‘Dark Cities’
Album / Twenty Something / 01.2022
Punk rock
Si vous avez passé la quarantaine et que le punk rock vous préoccupe autant que la pratique de la sarbacane, on vous excusera de passer rapidement votre chemin. Si, en revanche, les années 80 électriques font vibrer votre petit coeur, qu’il soit pimpant ou qu’il commence à trainer la patte, tendez une oreille sur Dark Cities, le premier album de Vanilla Blue. Composé d’anciens membres de Sixpack – un des plus dignes représentants de la scène punk-émo française des années 90 – et surtout de Protex Blue qui, comme son nom l’indique, recrachait au changement de siècle toute son affection pour le Clash et Operation Ivy, le quatuor contribue à redonner des couleurs à la grise Saint Etienne, et à sa scène locale tout son rayonnement national d’antan.
Car, quasiment vingt ans plus tard, ces stéphanois ont décidé de décrocher les guitares pour se replonger dans ce qui les fait vibrer depuis toujours. Enième clin d’oeil au punk des années 80, le groupe – dont le blase est aussi un titre des chicagoans de Naked Raygun – étire naturellement son registre de la power pop au rock n’roll en passant par le punk mélodique, des Etats-Unis à l’Australie en passant par l’Angleterre et la France, avec une facilité déconcertante, comme si rien ne s’était jamais arrêté. Fort d’un savoir faire indiscutable en matière de mélodies, Dark Cities – produit par Pierre, ex chanteur des Burning Heads – déballe ses tubes un par un, décoche quelques riffs lumineux (Your Prize Idiot), signe des refrains imparables avec cette pointe d’arrogance qui fait la différence (Writing a Song, Dark Cities), et sonne à l’occasion l’heure du retour dans les pubs moites et bon esprit (Boring Nights Endless Days orné d’harmonica).
Moins convaincant quand il s’aventure sur le terrain de la country, comme sur le laborieux For Those We Left Behind à mi-course, Vanilla Blue n’est pas sans rappeler aussi quelques groupes avec qui il partage ses références. Ainsi, sur Dark Cities, Harry et The Pain Is Over, les plus jeunes noteront quelques points communs avec Second Rate qui, lui aussi à l’époque, s’est corné le bout des doigts sur les accords de Husker Du et des Buzzcocks. Et à l’instar des bisontins, Vanilla Blue a su en conserver toute la sève et tirer les bonnes ficelles pour signer, avec ce premier album, un punk authentique et racé, plein de belle reconnaissance envers ses ainés.
A ECOUTER EN PRIORITE
Writing a Song, Call My Name, Your Prize Idiot, Dark Cities, Harry, The Pain Is Over
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