
27 Jan 17 Ty Segall – ‘Ty Segall’
Album / Drag City / 27.01.2017
Garage
Ty Segall, l’homme aux mille projets, pond son dixième album solo chez Drag City Records et s’offre pour l’occasion les services de Steve Albini. Concocté avec ses acolytes habituels, qui l’avaient notamment épaulé sur ‘Emotional Mugger‘, ce deuxième opus éponyme explore une facette acoustique plutôt rafraîchissante de l’artiste, sans pour autant délaisser les extravagances soniques qui font sa marque de fabrique. Ces-dernières – qui ne convaincront que ceux tout acquis à sa cause – souffrent d’une certaine redondance, d’une forte impression forte de déjà entendu tant ces débauches de saturation un peu gratuites, punks sans l’être, n’en sont pas à leurs premiers jours, dans la discographie de Ty Segall comme ailleurs. Si, au mieux, elles attrapent au vol une urgence jouissive, une énergie bordélique façon White Stripes (‘Break A Guitar’) mise en valeur par la brute patte du producteur, les mélodies font souvent l’effet d’un ‘Revolver’ des Beatles qui aurait trop longtemps tourné (un demi-siècle?) au micro-onde. Rien de bien nouveau pour les oreilles donc.
En revanche, sous un soleil californien plus acoustique qui évoque les ballades country du Grateful Dead période ‘Workingman’s Dead’, Ty Segall séduit davantage. ‘Orange Color Queen’, écrite pour sa petite amie, ou ‘Talking’ avec un timbre et des harmonies soignées, fonctionnent plutôt bien. Mention spéciale au dernier titre, ‘Untitled’, qui part sur le même accord que le premier (‘Break A Guitar’)… et s’arrête là. C’est drôle. Mais à part cette facétie, l’énergie et l’urgence de ce psyché-garage instinctif s’essoufflent souvent, au risque d’ennuyer. A l’instar du collectif survolté des King Gizzard, la fécondité de ces artistes pétris de talent tend à moins servir l’image et la curiosité qu’ils suscitaient à leurs débuts. Confortablement juché sur son statut de petit génie prolifique, il semble aujourd’hui que Ty Segall surprendrait davantage en incorporant de nouvelles influences dans sa musique, voire en s’essayant à d’autres registres dans lesquels il excellerait sans doute; plutôt qu’à vouloir battre le record du monde de galettes enregistrées qui, finalement, diluent son talent.
‘Orange Color Queen’, ‘Break A Guitar’, ‘Talking’
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