Turnstile – ‘Glow On’

Turnstile – ‘Glow On’

Album / Roadrunner / 27.08.2021
Hardcore de stade

En 2016 déjà, la machine à hype tournait à plein régime autour de Turnstile. Les cinq gamins qui venaient de publier leur premier long Nonstop Feeling allaient devenir ‘les nouveaux rois du hardcore’, dixit le magazine GQ (pourtant pas franchement porté sur les scènes extrêmes). Il n’y avait pas besoin d’être un fin limier pour comprendre que le groupe de Baltimore transcendait le hardcore pur jus d’Incendiary ou Integrity pour lui insuffler un groove démentiel plus proche des Beastie Boys version Licensed To Ill ou même Rage Against The Machine. Suffisant pour accrocher les anciens mais aussi emballer une nouvelle génération suspendue à Tyler The Creator et Trash Talk.

La vraie mandale intervint toutefois en 2018. Avec Time & Space, Turnstile affinait la puissance et la concision de son écriture avec des tubes hardcore, des vrais, comme Real Thing ou Generator, capables de faire décoller une salle entière. Trois ans plus tard, le groupe continue de défier la gravité, toujours plus loin, toujours plus haut.

Glow On coche pourtant toutes les cases du trop-plein d’ambition : un producteur collé aux gros bras du hip-hop et de la pop (Mike Elizondo, collaborateur de Dr. Dre, 50 Cents, Ed Sheeran, Maroon 5, etc.), un discours ultra-positif et des expérimentations à gogo. Bien que quelques titres restent très identifiés punk-rock – la triplette d’ouverture Mystery, Blackout et Don’t Play – l’album ose les boîtes à rythme (Wild Wrld), les samples électroniques (Humanoid / Shake It Up, No Surprise) et même les morceaux mid-tempo pour emballer (Underwater Boi, New Heart Design). Le groupe va jusqu’à se payer la présence du hit-boy du RnB Devonté Hynes, aka Blood Orange, sur deux morceaux (Alien Love Calls et Lonely Dezires).

Mais Brendan Yates et sa bande restent vraisemblablement bien trop malins et concernés pour rater la marche. En tenant toujours à l’équilibre sur des riffs à vous décrocher les cervicales et un songwriting d’ensemble bien plus subtil qu’il n’y paraît, le résultat offre un disque aussi intelligent sur le fond que sur la forme. Mieux : Glow On est un pur album d’empowerement, de ceux qui vous aident à vous lever le matin et faire face aux petites adversités du quotidien. Cherchez bien, vous n’en trouverez pas beaucoup de cet acabit ces temps-ci, et c’est d’autant plus précieux.

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ECOUTE INTEGRALE

A ECOUTER EN PRIORITE
Blackout, Holiday, Fly Again, Wild Wrld, T.L.C (Turnstile Love Connection), Lonely Dezires (ft. Blood Orange)


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