Turbo Panda – ‘Black Straps’

Album / Autoproduit / 06.2018
Punk noise

Auteur d’un premier Ep convaincant il y a quatre ans, suivi deux ans plus tard d’un split avec Stone From The Sky, Turbo Panda descend une nouvelle fois de ses bambous pour alimenter les platines. Toujours sans fioriture, le trio manceau durcit ses influences, prend ses distances avec l’émo punk dans lequel il excellait, pour mieux se remettre en question et se placer pile poil entre deux bastions du punk : Washington DC et toute sa clique Dischord qui transpire de chacun de ces sillons (Hiroshima Gift Shop, ou ce Settled Down rappelant les morceaux de Fugazi chantés par Joe Lally), tout comme Minneapolis puisque les trois ont également fait leur culture musicale grâce au label Noise Amphetamine Reptile Records (Danger Rocket Blast).

Entre ces deux repères historiques, Black Straps papillonne gaiement, butine à droite à gauche, dévoile humblement ses atouts jusque dans ses émouvantes envolées vocales (Sardoz, In Your Eyes), opère aussi quelques brefs retours au présent en venant se frotter aux revivalists du moment. Privilégiant ici l’intensité et la dissonance au sein de compositions majoritairement plus angulaires (Guns of the Trees), Turbo Panda relaie les mélodies – pourtant toujours présentes – au second plan, bien aidé par une production qui ne va pas sans donner encore plus d’authenticité aux intentions : à peine masterisé, sans même essayer de cacher ses imperfections, le disque sonne brut de décoffrage, fidèle à la générosité dont ces bougres font preuve sur scène (Wedding Bird).

Le panda peut manifestement s’enorgueillir d’avoir trouvé là une nouvelle espèce inspirée, toute aussi puissante mais diablement plus énergique, qui n’hésite jamais trop longtemps à mettre à profit son ouïe fine comme son sixième doigt.