tUnE-yArdS – « WHOKILL »

tUnE-yArdS – « WHOKILL »

tune180Album
(4AD)
18/04/2011

Deux ans après  »BiRd-BrAiNs », tUnE-yArDs remet le couvert avec un album bien plus conséquent. En remontant le circuit temporel de la DeLorean, le souvenir de ce premier disque reste celui d’un essai prometteur mais frustrant en raison d’un talent brut de décoffrage, de propositions audacieuses, mais foutraques au point d’en devenir parfois anecdotiques. Le lo-fi n’étant pas, pour ce cas précis, un argument de vente, Merrill Garbus choisit cette fois de s’entourer d’une production riche pour un nouveau chapitre toujours aussi imprévisible. La pertinence de cette orientation n’est pas à démontrer, le projet n’ayant pas perdu son âme dans les méandres du studio.

La transition vers Oakland n’est sûrement pas étrangère à cet enthousiasme toujours débordant, la réputation des bienfaits du soleil sanfranciscain n’est plus à faire. Ainsi, l’hystérie des débuts a laissé place à une exubérance plus maitrisée, le champ des possibles devenant, bénéfice du sage, moins restreint par cette folie opiniâtre. Ce « WHOKILL » a pour lui d’être servi par une voix aux variantes multiples, véritable instrument à la souplesse insolente. Dès lors, Merrill Garbus n’a plus qu’à laisser place à une imagination intarissable. La moitié de l’album érige un pont édifiant entre R’n’B, hip-hop et afrofunk, propulsé par des rythmiques construites pour le dancefloor. tUne-yArDs démontre par la même occasion tout son potentiel pour jouer avec nos sensations, à chaque fois égarées par des breaks inattendus, de subtiles polyphonies et une candeur désarmante. C’est bien derrière les efficaces singles « Bizness » et « Gangsta » qu’il faut aller chercher les perles que sont  »Es-so »,  »You Yes You » et  »Doorstep », tour à tour frondeur, fédérateur ou épuré, au point de dévoiler tout le charme de cette artiste. En guise de conclusion,  »Killa » introduit une voie pleine de promesse pour de potentiels remixes.

En dix compositions,  »WHOKILL » prolonge avec plus d’atouts l’allégresse communicative de « BiRd-BrAiNs », et ouvre un spectre élargi à ce projet audacieux. Néanmoins, qu’on ne s’y trompe pas, ce deuxième album n’est pas appelé à perdurer. Et s’il devrait égayer nos festivités d’étés, il en faudra plus pour que tUnE-yArDs devienne incontournable. Le tir n’est pas loupé mais pourrait aller encore plus loin: c’est tout le mal à souhaiter à une artiste qui pourrait, à l’instar de Oy, atteindre des cimes dans l’exploration sonore.

Disponible sur
itunes25


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