tUnE-yArDs – ‘Nikki Nack’

tUnE-yArDs – ‘Nikki Nack’

Album / 4AD / 05.05.2014
Electro pop tribale

Depuis 2011 et la sortie de son deuxième album ‘Whokill’, tUnE-yArDs n’est plus la Merrill Garbus qui bricolait son registre atypique à coups d’enregistrements dictaphone retravaillés aussi bien que possible sur ordinateur. Après de longs mois d’intenses tournées, désormais familière de conditions d’enregistrement et de production plus enclins à mettre en valeur son étonnante créativité, la californienne d’adoption a pris le temps de se poser, de se remettre en question avant de s’atteler à ‘Nikki Nack’, un nouvel album qui ne rompt pas avec sa tradition d’une musique à la fois inventive et dansante. Pour la première fois depuis qu’elle défend le projet, Garbus a laissé quelqu’un d’autre qu’elle même et son bassiste Nate Brenner intervenir au profit de ses compositions. Si son égo en a pris un coup, Malay (Frank Ocean, Big Boi, Alicia Keys) et John Hill (Rihanna, MIA…) ont manifestement su offrir une toute autre ampleur à ses nouveaux titres toujours expérimentaux, mais désormais régis par l’importance donnée à la rythmique – en soutien d’un jeu de synthé et de basse renforcé – en lieu et place des pédales d’effet et du saxophone des précédents opus. Suite logique de ‘Whokill’, ‘Nikki Nack’ profite ainsi d’arrangements plus travaillés pour alimenter l’imprévisibilité qui a toujours été celle de tUnE-yArDs. Une qualité qui devient un défaut sur la longueur de ce disque, à la diversité pourtant clairement plus pensée que celle des précédents opus. Certes, il y a bien quelques singles d’obédience pop qui ne demandent qu’à vivre par eux-mêmes (‘Water Fountain’ et ses percussions haïtiennes, ‘Time Of Dark’), aussi quelques tentatives réussies de changer la donne (l’acappela ‘Rocking Chair’), mais aucun ne parvient vraiment à servir la bonne digestion d’un ensemble qui, quand il n’est pas allégé par quelques refrains efficaces (‘Left Behind’) ou une instrumentation moins dense (‘Hey Life’), se plait à vous bravasser autant la tête que l’estomac (‘Find a New Way’, ‘Sink-O’). Ainsi, à l’instar des premiers travaux des Dirty Projectors, ‘Nikki Nack’ fait partie de ces albums que l’on aime pour leur originalité et l’incontestable travail fourni, mais qu’on n’écoute jamais très longtemps.

‘Water Fountain’, ‘Hey Life’, ‘Left Behind’


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