24 Sep 11 Trunks – « On The Roof »
Album
(Le Son du Maquis)
29/09/2011
Indie rock
Le phénomène d’émulation ne pouvait décemment pas faire l’impasse sur Rennes, là ou le rock est autant religion que la galette saucisse. Comme ailleurs, les groupes apparaissent, disparaissent pour redonner naissance à d’autres, alimentant ce cercle vertueux contribuant pleinement à la vitalité de ce berceau de l’électrique, ou on vit autant qu’on s’amuse de la musique. Né en marge des projets principaux de chacun de ses musiciens (Laetitia Sheriff elle-même, We Only Said, Moller Plesset…), Trunks avance ainsi depuis 2006 avec comme seule motivation le plaisir de jouer ce qui lui ressemble. Une bonne nouvelle, peut être même une réelle découverte pour ceux qui, comme eux, ne sont pas nés de la dernière pluie et aiment se remémorer la profondeur et l’inspiration des années 90.
Ceux-là seront donc servis tout au long de « On The Roof », deuxième album du combo rennais auteur en 2007 d’un « Useless » d’apprentissage. En confiant cette fois son oeuvre au producteur Peter Deimel (Black Box Studio), puis le mixage à Bob Weston (Shellac, Chicago), Trunks se donne amplement les moyens de convaincre sans jamais scier les appuis de l’inébranlable trépied qu’il est devenu: l’humilité, le plaisir, et le talent. Ainsi, en seulement neuf pistes, loin de toute considération superficielle et malsaine, le groupe fuit la notion de tube à grandes enjambées, pour mieux jouer la carte d’une cohérence renforcée titre après titre par cinq personnages totalement dévoués aux ambiances, aux intensités, et au groove latent de ce disque (« Nardifscurry »).
Pour preuve, même Laetitia Sheriff – pourtant si douée pour jouer la corde sensible (le joli « Blue Dot ») et mélodique (« Kniee ») – se met souvent au diapason en ralliant sa basse à la cause de l’instrumental, pour une plus grande diversité, pour un résultat tout aussi convaincant, souvent bien aidé par la contribution du saxophone (« Screaming Idiots », « Derby », le délicat « First Train Home » final). Le genre d’approche qu’on croisait régulièrement jadis chez June Of 44, chez quelques représentants Dischord, ou plus concrètement chez The Ex (la transe palpable de « Clever White Youths » et « Who’s My Favourite »). Evidemment, jamais Trunks ne vient égaler ses ainés mais, en avançant sereinement là ou il a pied, il pose crânement sa pierre à l’édifice, prêt qu’il est à se dresser droit comme un i pour faire face aux tempêtes et aux grandes marées.
En écoute
leeranaldo
Posted at 16:30h, 23 janvierMerci pour la chronique (il n’est jamais trop tard pour découvrir un bon groupe…).
Attention cependant, c’est « Hardifscurry » et non « Nardifscurry », faute bizarrement aussi présente dans la chronique de ObskureMag, encore que Sylvaïn Nicolino va encore plus loin dans la déformation (« Nardiffscury »). La faute proviendrait-elle d’une version démo de l’album ?