19 Fév 15 Travis Bretzer – ‘Waxing Romantic’
Album / Mexican Summer / 23.02.2015
Soft pop
Comme nous, vous n’aviez peut être jamais glissé une oreille à ‘Making Love’, ce premier Ep que Travis Bretzer avait sorti en 2013 et qui, déjà, dévoilait ses talents de songwriter au point de faire oublier une production très lo-fi. A peine deux ans plus tard, le Canadien de 24 ans a beau ne plus s’afficher en couple sur la pochette de ses disques, il est toujours plus amoureux et, avec ‘Waxing Romantic’, rend encore hommage à sa douce en passant cette fois par la case du véritable studio. Ainsi, à chaque titre une petite anecdote dont les deux tourtereaux sont les protagonistes, et autant de scenarii qui collent parfaitement à la pop du bonhomme, héritée d’Orange Juice et de Prefab Sprout, inspirée du soft rock de Al Stewart, de Christopher Cross ou des Eagles. Seulement, Bretzer a beau citer autant d’influences qu’il le souhaite, il ne faut pas attendre plus longtemps que l’entame ‘Giving Up’ pour qu’on voit, dans sa pop drapée de douceur et de rondeurs des années 70, planer l’ombre de Mac DeMarco, lui aussi sorti grandi l’an passé des efforts de production affichés par ‘Salad Days’. C’est donc dans cette mouvance, ou l’on croise également Ariel Pink, qu’évolue ce petit gars d’Edmonton, ici épaulé par quelques acolytes un temps échappés de Haunted Graffiti, MGMT et Regal Degal. Pourtant, il serait injuste de cantonner la réussite de cet album à ses lourdes ressemblances et à son casting quelque peu prestigieux. Car, au chant comme à l’écriture, Travis Bretzer possède indéniablement ce que beaucoup n’ont pas, notamment une facilité qui déconcerte autant qu’elle énerve (‘Promises’, ‘Don’t Forget’), frustre même de ne pas entendre de sa part des compositions plus poussées (‘Idle By’). Seulement, c’est justement dans sa simplicité que le canadien puise tout le charme et l’émotion de son registre (le magnifique ‘Lady Red’), y compris lorsqu’il se lance dans un solo de guitare sous Prozac (‘Lonely Heart’). Bien qu’encore trop souvent suffisant (‘Story Book’, ‘Wishing Away’), ‘Waxing Romantic’ est donc la première véritable officialisation d’un personnage à suivre avec attention qui, une fois libéré de ses derniers encombrements, pourrait voir sa carrière filer comme sur une autoroute. A se garder sagement sous le coude pour les prochaines siestes ensoleillées du printemps.
‘Promises’, ‘Lonely Heart’, ‘Don’t Forget’, ‘Lady Red’
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