11 Jan 12 Trailer Trash Tracys – « Ester »
Album
(Double 6/Domino)
06/01/2012
Pop expérimentale
Dans le futur, on regardera tomber la pluie comme une suite d’images virtuelles. Dans le futur, on ne saura plus faire la différence entre les explosions et les séquences lourdingues d’un blockbuster. Dans le futur, on conduira des voitures volantes encore plus polluantes. Dans le futur, on aura surtout la chance de compter sur Trailer Trash Tracys. Et non pas parce que « Ester », leur premier album, a été conçu dans une Dolorean mais parce que les quatre soldats cosmiques de Londres ressemblent aux enfants qu’auraient eu Elizabeth Frazer (Cocteau Twins) et David Lynch après une soirée de défonce. Un pur fantasme! Passé ces deux références, on refusera toutefois toute autre comparaison flemmarde tant ces boulimiques d’écritures s’extasient à expérimenter les structures habituelles de la pop.
Attirée par les concepts du minimalisme, passionnée par la cinématique et proche de l’espace, la bande de Jimmy Lee et Suzanne Aztoria – signée chez Double 6, une filiale de Domino – exhale une douce mélancolie soulignée par une mélodie à la fois langoureuse et omniprésente. Sur « Ester », le temps peut très bien se confondre avec la réalité. C’est pourquoi on s’y promène en toute confiance. Ici, contrairement à d’autres endroits plus effrayants, on se sent optimiste et les compostions éthérées qu’incarnent « You Wish You Where Red » et « Candy Girl » renforcent notre bien être.
S’il n’est pas rare qu’un artiste soit précédé de nombreux lauriers, un album ne serait qu’éphémère s’il ne charriait pas avec lui son lot de surprises. Ca tombe bien, les farandoles hypnotiques de Trailer Trash Tracys, enrichies par l’approche d’une « solfeggio scale » (échelle du solfège, théorie selon laquelle des fréquences seraient capables de modifier ou réparer notre ADN), en sont remplies. Et quand on sait que le groupe souhaite rapidement se remettre au travail pour un nouvel album, on s’impatiente déjà!
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