
03 Jan 19 Total Victory – ‘The Pyramid of Privilege’
Album / Kerviniou / 25.01.2019
Indie post punk
Et si Total Victory demeurait à jamais un des grands mystères de l’Ouest… de l’Angleterre ? C’est la question qui vient immédiatement à l’esprit alors que défilent les premiers riffs de The Pyramid of Privilege, réédition du premier album du groupe de Bolton qui, en laissant entrevoir l’inspiration et l’efficacité de son imparable deuxième LP National Service, affichait déjà au moins autant d’arguments que nombre de ses homologues britanniques haussés sur un piédestal par les bourrasques post punk du moment.
Car pendant que Shame, Idles, Cabbage ou Fontaines D.C. s’accaparent fort justement les lumières des médias d’outre-manche à la force d’un seul album ou d’une poignée de singles, Total Victory patine lui dans l’underground, malgré des concerts mémorables et un talent sans cesse décuplé depuis ses débuts il y a six ans. Manque de bol ou entourage déficient, toujours est-il que cette résurrection de The Pyramid of Privilege ne fera le bonheur que de quelques initiés plutôt que celui d’un plus grand public depuis peu (ré)éduqué aux répétitions progressives, aux incantations engagées, à ces mélodies qui prennent bien soin de ne jamais éroder la tension ambiante.
Tout ce que ces anglais rassemblent ici en somme. Car, de l’introductif Fiat Lux au long final The Singer voguant tous deux au gré de leurs intensités à l’instar de What The Body Wants The Body Gets ou National Service (les vrais sauront), en passant par le groove tendu de Omnivictory et Conservative Girls, l’entrain festif de Can We Cool Down Venus, ou les puissants accords de 1700 1703 et North of Here offrant au chant de quoi s’égosiller et au groupe de quoi titiller le post hardcore, The Pyramid of Privilege rappelle qu’il possédait alors tous les atouts pour bousculer la hiérarchie du revival post punk secouant actuellement la scène rock. Encore tout en bas, Total Victory pourrait lever lui aussi les deux doigts de la victoire si le destin le ranimait de nouveau après quelques mois d’inactivité. C’est tout ce qu’on lui souhaite tant le mérite s’est rarement montré si injuste.
Album en précommande ici.
Photo : Franck Alix
A ECOUTER EN PRIORITE
Fiat Lux, Can We Cool Down Venus, 1700 1703, North of Here
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