Titus Andronicus – « Local Business »

Titus Andronicus – « Local Business »

local180Album
(XL Recordings)
22/10/2012
Indie punk

Avec un disque sous chaque bras – « The Airing Of Grievances » (2008) et « The Monitor » (2010), tous deux particulièrement encensés par la critique – Titus Andronicus revient pour de bon entériner son approche du punk rock avec « Local Business », un nouvel album quelque peu prévisible tant il s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs. En 2012, toujours façon Pogues, Hold Steady, Arcade Fire ou même Against Me, le combo du New Jersey reste fidèle à son écriture, à ses chansons fédératrices, à ses appels à la communion lancés dans des pubs confinés et bondés, ou chacun peut à tout moment être pris par le bras et voir une gorgée de sa bière s’affaler sur le bout de ses pompes.

Poussées par une envie débordante à peine contenue, et le chant houblonné et entrainant d’un Patrick Stickles trouvant souvent sa justesse grâce aux choeurs, les compositions du groupe retrouvent ces mélodies difficiles à siffler sous la douche, le privant (heureusement) de devenir une énième machine à tubes appelées à perdre son âme. Parce que c’est bien grâce à celle-ci que le combo parvient à conserver l’essentiel de son charme: son détachement certain du perfectionnisme, et son amour irrépressible pour le plaisir à plusieurs. De là, Titus Andronicus enchaine les titres à scander le poing en l’air, sur un rythme souvent effréné et des riffs de guitare tout aussi généreux, parfois jusqu’à frôler les dix minutes. Peu surprenant pour qui se délectait déjà de « The Monitor » et ses morceaux à rallonge.

Seulement, hormis le talent d’écriture de Stickles qui contribuera toujours à le différencier des autres, il semble que Titus Andronicus s’essouffle à tenter en vain d’égaler ses précédents albums. En vain car, plombé par quelques titres négligeables car banals, et une production ayant oublié de conserver ce grain de guitare qui faisait autrefois le son du groupe, « Local Business » souffre aussi beaucoup trop de son manque de diversité et de prises de risque. En revanche, il laisse peu de doutes quant aux concerts qui suivront, ceux qui ont toujours fait la réputation de ces américains, qui resteront encore certainement de grands et immanquables moments de partage.


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