Throw Me The Statue – “Moonbeams”

Throw Me The Statue – “Moonbeams”

Moonbeams[Album]
11/02/2008
(Secretly Canadian/Differ Ant)

Pour prendre le plus court des raccourcis, disons que les difficultés que le disque connaît actuellement semblent aider à la prolifération de ces artistes seulement dotés de home studios et appelés à devenir avec le temps de vrais petits génies de la bidouille. D’une certaine façon, David Brewis en est un avec l’excellent “Sea From Shore” de son School Of Language; Scott Reitherman s’inscrit également sur la liste en déballant “Moonbeams”, premier album de son Throw Me The Statue sorti il y a quelques mois sur Baskerville Hill et réédité en ce mois de février chez Secretly Canadian. Sur ces treize titres, il affiche sa maîtrise des claviers, boites à rythmes, accordéons, claquements de mains, ukulélé, tambourins, mélodicas, et de tout instrument pouvant s’immiscer dans ses quelques mètres carrés, lumineux à en croire la musique rythmée et gaie qui en sort. En guise d’exemples aboutis, on citera volontiers ce “Lolita”, immédiatement accrocheur qu’il en devient familier, ou mieux encore, “A Mutinous Dream” fleurant bon le printemps, quand nos jambes velues rougeoient immanquablement aux premiers rayons de soleil. Plus qu’un songwritter convaincant, Reitherman se montre aussi excellent interprète, aidé par un timbre de voix subjuguant ses mélodies, comme sur une des quelques ballades gentillettes de cet opus (“Conquering Kids”), ou sur les tubes pop-rock que sont “This Is How We Kiss”, “Groundswell”, et “Take It Or Leave It”. Mais avec un tel attirail, ce musicien de Seattle tombe aussi forcément dans des travers plus cheaps (“Young Sensualists”, “About To Walk”, “Yucatan Gold”), laissant notamment ressentir un manque de profondeur inévitable avec si peu de moyens d’orchestration et d’arrangements. Du coup, il n’est pas rare que l’omniprésence de clavier rende malheureusement le tout un brin indigeste. A l’avenir et en ayant démontré un tel potentiel, Throw Me The Statue devra donc faire face à un choix crucial: continuer dans cette voie à condition de l’améliorer, ou s’offrir une production et un contexte plus riches qui pourraient l’élever au dessus d’une nébuleuse pop surpeuplée. Dans ce deuxième cas de figure, le mot “génie” prendra alors assurément tout son sens..

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