05 Fév 12 Thousand Young – « Thousand Young »
Album
(Blacktop Records)
13/12/2011
Post hardcore noise
Sans qu’on sache vraiment d’où il vienne, et sans crier gare, l’album de Thousand Young a débarqué dans notre boite aux lettres. Une misérable enveloppe, un CD cartonné, glissée à l’intérieur une feuille blanche crayonnée à l’ancienne, à l’allure d’une setlist mentionnant les crédits. On se dit alors que, même si ces mecs là sont des jeunots, la volonté est là, et que leur culture remonte à bien plus loin que leur seule expérience. Une fois ce premier album inséré dans notre platine, les derniers doutes se dissipent: ce combo canadien s’inscrit lui aussi dans un revival 90 dont on ne se lassera peut être jamais ici. Remonté comme une pendule, armé d’un son volontairement sale et over-saturé au point de parfois donner l’impression d’écouter une cassette qui aurait survécu à deux décennies de poussières accumulées, Thousand Young libère généreusement huit titres d’un rock colérique et intense, balancé le couteau entre les dents et les fesses contractées, en appelant autant à la noise et au punk qu’au grunge. Sans concession, comme si les tripes n’étaient que ses seules armes de conviction, le quatuor ne s’offre que peu de répit au delà de quelques breaks bien amenés, souvent taillés pour mieux y coller des riffs et laisser remonter la mélodie en surface. Ici, rien ne semble calculé, on ne décèle aucun signe d’opportunisme puant, ni de volonté de récupération pour surfer sur on ne sait quelle tendance ou pour attraper un train en marche. Thousand Young vient d’un coin paumé de l’Ontario, sort son album sur un petit label du coin à l’aide des inégalables papier-scotch-crayon, et ne demande qu’à ce que la hargne qui coule dans ses veines se fasse entendre: une démarche saine qui, de nos jours, s’accompagne de plus en plus rarement d’autant de talent. Aucune raison donc de tourner les talons à un tel album quand il transpire à ce point une impressionnante authenticité.
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