26 Sep 21 Thomas de Pourquery et Supersonic – ‘Back to the Moon’
Album / Impulse / 17.09.2021
Jazz
Difficile aujourd’hui d’ignorer l’existence de Thomas de Pourquery au sein de la scène jazz française. Multipliant les interventions en radio ou dans les plus grands magazines, la silhouette et la bonhomie caractéristiques de l’artiste sont omniprésentes. Musicalement, il s’emploie à dépoussiérer ce genre fourre-tout qu’est le jazz, sans pour autant renier ses fondamentaux. Après les prix et les succès, les attentes autour de sa nouvelle alliance avec ses acolytes du Supersonic étaient fébriles…
Alors que Take-Off nous immerge dans des ambiances évoquant 2001 l’Odyssée de l’Espace, les premières notes de piano de Joy nous confrontent à des sonorités plus coutumières. S’envolant exponentiellement vers des contrées extra-terrestres au son d’une batterie déchaînée et d’un sax débridé, le morceau nous plonge dans un univers familier. Pourtant, la suite de l’album s’en éloigne significativement, se diversifiant et lorgnant davantage vers la pop que par le passé. Est-ce une réponse à cette longue période troublée ou une simple évolution musicale ? Difficile d’apporter une réponse, mais la voix de Thomas de Pourquery est plus présente et les berceuses percolent ça et là, orchestrant avec majesté la voix posée de l’artiste.
La force de Thomas de Pourquery, c’est de parvenir à véhiculer une musique solaire. A fortiori, encore plus lorsqu’il est accompagné des membres du Supersonic. Là où leur travail a gagné en sagesse, des Jungle ou O Estrangeiro viennent rappeler la capacité des musiciens à défricher. Quand Lullaby (Sunrise) rappelle la circularité de Colin Stetson, Wolf Smile nous immerge dans une marche militaire, alors que les envolées lyriques tamisées répondent aux cliquetis des baguettes sur Bring Me Back the Day. Le court intermède Venusian Boys confère, lui, une dimension loufoque au travail des musiciens.
Contrastant avec beaucoup de sorties, Back to the Moon est une ode à l’optimisme. S’il a perdu en puissance par rapport à l’exceptionnel Sons of Love, l’osmose entre Thomas de Pourquery et Supersonic est toujours bien réelle…
A ECOUTER EN PRIORITE
Yes Yes Yes Yes, Wolf Smile, Jungle
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