07 Juin 12 The Tallest Man On Earth – « There’s No Leaving Now »
Album
(Dead Oceans)
11/06/2012
Folk
On aurait tort de penser qu’il faut absolument être en groupe et branché sur 220 Volts pour envoyer une musique intense, qui prenne les tripes. Seul avec sa guitare acoustique pour soutenir sa voix aigue et nasillarde, Kristian Matsson – l’homme qui se cache derrière The Tallest Man On Earth – n’avait pas manqué de le prouver dès son premier album défendu en tournée en ouverture de Bon Iver. C’est là surtout que beaucoup ont pu faire sa connaissance, entrer dans un univers folk à la fois intime, personnel mais très accessible qui a très vite confirmé son potentiel il y a deux ans avec la sortie de « The Wild Hunt ». Depuis, le Suédois a de nouveau parcouru le monde en long, en large et en travers, puis s’est enfermé dans ses quartiers scandinaves pour composer ce qui deviendra « There’s No Leaving Now », un troisième disque qui, comme son titre l’indique, vous happe pour ne plus vous indiquer de porte de sortie. La faute à cette voix qui vient de loin, qui ne se ménage pas à en croire les saturations qu’elle provoque et qui font le charme lo-fi de la production. Également à cette magie à la fois touchante, proche, et plus abordable que jamais qui opère tout au long de son oeuvre, et qui va jusqu’à se matérialiser en magnifique ballades totalement débarrassées du superflu (« Leading Me Now », les magnifiques « 1904 » et « Little Brother »). Ainsi, tout juste Matsson se permet il ici quelques slides de guitare (« Bright Lanterns », plus légers sur « Wind And Walls »), là un émouvant piano (« There’s No Leaving Now ») ou un semblant d’orchestration (« To Just Grow Away ») pour l’extirper d’une authenticité assez dense pour être aisément palpable. Une fois encore, The Tallest Man On Earth marie donc avec excellence l’émotion, la finesse et la délicatesse. Trois traits de caractère plutôt recherchés, vous en conviendrez.
En écoute
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