01 Nov 06 The Tall Ships – « Paint Lines On Your Glasses… »
[Album]
01/11/2006
(Minority/Import)
« Paint Lines On Your Glasses Look Up At The Stars And Play Them As a Note », tel est exactement le titre de cet album de The Tall Ships. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est le genre d’indice annonçant qu’on n’aura pas affaire là à un opus formaté, à ce genre de rock redondant dont les radios et les télévisions raffolent. Sorti de manière assez obscure sur l’inconnu label tchèque Minority Records, il est l’oeuvre d’un combo de San Diego qui n’en est pourtant pas à ses premières armes
En effet, The Tall Ships puise ses influences dans le post rock de Chicago, le slow core et le math rock, dans des références telles que Polvo, Blonde Redhead, ou Codeine et Rodan, deux groupes devenus June Of 44 par la suite. Tous ont connu leur heure de gloire auprès des amoureux d’un rock indé accessible, mais jamais grand public. Non pas que ce soit un critère brossant la frange sectaire dans le sens du poil. Juste que ce genre de groupe n’a jamais vraiment recherché une reconnaissance internationale, mais plutôt à donner naissance à une musique d’une qualité incontestable. Ce qui, il faut l’avouer, ne va pas toujours de paire
Quelques années après, il faut toujours fouiller bien loin pour trouver quelque chose d’équivalent. En cela, The Tall Ships s’en rapproche dangereusement avec sa fâcheuse manie de superposer les principaux éléments de sa musique. C’est le cas pour ses guitares, souvent répétitives, qu’elles soient intimes ou appuyées et saccadées (l’hypnotique « For Your Bird… »); ou pour son chant délicat, parfois soutenu par des choeurs un brin décalés. Toujours, ce trio aux multiples batteurs (car secondaires dans le processus de composition, Darren Zentek de Kerosene 454 et Channels étant toutefois majoritairement présent), attiré par une complexité digeste, parvient à afficher une fausse simplicité lui évitant de tomber dans les sphères de l’intelligentzia du rock souvent insupportable
Non, ces douze titres séduisent, rappellent autant les premières années de Karaté que les groupes précités, alternent merveilleusement passages subtils et d’autres plus énergiques, multiplient les précieux arrangements (« Deconstructing Company »), et donnent ainsi à cet album un relief très appréciable autant qu’une impression de composition exigeante et réfléchie. Voilà pourquoi, ici, un simple détail peut constamment raviver notre attention submergée par la mélancolie ambiante. Incontestablement, des morceaux comme « Throw Out The Tongues », « Faith Of My Stars » (agrémenté de cuivres), « Radio Presets » et ses envolées électriques, ou le riche « The Sound Of Shaking » vont en ce sens. Voilà ce qui, on l’éspère, n’est qu’un avant-goût du talent de The Tall Ships. Car une fois l’osmose de groupe trouvée, et le fil conducteur guitare/chant un brin effacé, on pourrait bien avoir droit à d’encore plus sublimes albums
En écouteFor Your Bird…Radio Presets
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