
23 Sep 22 The Soft Moon – ‘Exister’
Album / Sacred Bones / 23.09.2022
Dark wave
‘I feel sick everyday inside the sulphur’…La couleur de l’album est annoncée dès la phrase introductive du bien nommé Sad Song qui invite les amateurs de feel-good music à faire immédiatement demi-tour. On pourrait – à tort – y lire une forme de complaisance dans le mal-être, en raison du côté quasi caricatural du constat. Ce serait méconnaitre le projet cathartique de Luis Vasquez, et le combat que représente pour lui l’écriture d’un album. Ce qui frappe, rapidement, c’est l’utilisation de sa voix. Le désormais résident californien chante, faisant de ses cordes vocales les instruments les plus mélodiques de son panel habituellement chargé de synthés dissonants, de distorsions poussiéreuses et obstruant toute accointance avec une éventuelle clarté sonore. Ainsi utilisée, la voix permet à The Soft Moon de se teinter de références 80’s qui lui réussissent tant elles viennent lester d’un renouveau d’énergie et de résistance le désespoir latent des morceaux. Quitte à être cerné par les cendres, autant danser dessus.
Enregistré à Joshua Tree durant la pandémie, soit dans un espace laissant pour la première fois à Vasquez une liberté totale, Exister est clairement le disque de The Soft Moon qui offre le plus de variations et de contrastes, là ou son prédécesseur Criminal avait des airs d’autoroutes du bad, très – ou trop – homogène dans les sonorités ou le ressenti global, malgré la grande qualité intrinsèque de chaque titre.
Inspiration eighties donc, mais également nineties : la preuve avec Answers et ses atours indus fin de siècle évoquant Nine Inch Nails ou Ministry, mais également sur Sad Song sur lequel le timbre de voix libéré du californien rappelle celui de Chino Moreno des premiers Deftones. Tout Exister semble fonctionner comme un kaléidoscope des états d’âmes de son auteur, jusqu’au double featuring très réussi de Alli Logout sur Unforgiven, mais surtout de Fishnarc (ancien collaborateur de Lil Peep) sur Him, ouvrant à The Soft Moon tout un nouveau champ des possibles.
Les perspectives s’élargissent davantage sur le dernier morceau éponyme, le très bel instrumental et sa ritournelle de notes insubmersibles, semblant résister avec force et détermination au chaos qui l’entoure. Ce titre aux accents incontestablement lynchéens est à la fois le plus lyrique et le plus ambitieux de l’égérie dark wave de Sacred Bones, chargé de belles promesses pour l’avenir de la douce lune.
A ECOUTER EN PRIORITE
Become The Lies, Monster, Stupid Child, Exister
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