The Ruby Suns – « Fight Softly »

The Ruby Suns – « Fight Softly »

ruby180Album
(Memphis Industries)
01/03/2010
Pop fade

Nouvel album, même recette pour The Ruby Suns. « Fight Softly », le nouveau bébé de la bande de Ryan McPhun, porte bien son nom. Point de larsens, pas d’agression auditive en vue, ce troisième disque ne sortira pas Ariel Sharon de son coma, ce qui n’est pas un mal. Car cet opus est avant tout une ode au voyage, les nappes synthétisées fleurent bon le tropicalisme radical, on imagine Candy fumer ses sucettes en terre amérindienne, rapidement rejointe par un Oompa Loompa libidineux. Que dire donc vraiment de ce « Fight Softly » lorsqu’on n’a pas la tête à faire une fugue avec les sept nains en Amazonie? Aussi surprenant que cela puisse paraître, le phénomène d' »exotisation » n’est pas nouveau, le label Island Records de Chris Blackwell s’en étant chargé depuis belle lurette avec les Talking Heads, Grace Jones ou The Slits sans attendre Vampire Weekend, Fool’s Gold ou…The Ruby Suns. Pourtant, il semblerait que jamais autant de groupes pop se soient nourris de sons afro-indiens. Même Damon Albarn va désormais faire son marché en Afrique, le continent dont tout le monde se branlait jusque là (à tort) hormis Johnny Clegg. Ces groupes font-ils pour autant bon usage de ces influences? A en croire les guimauves sacrément bien produites, mais guimauves quand même, des MGMT et consorts, tout porte à croire qu’un sacré tri est nécessaire. Certes, cet avis ne concerne que votre présomptueux serviteur et il lui vaudra probablement un lynchage sur la place publique. N’ayez crainte, il en est conscient. Le verdict de ce Ruby Suns: imaginez un Mika sous codéine ayant appris l’existence de David Byrne, et vous obtiendrez un résultat assez indigeste, propice à alimenter les rêveries FM estivales et provoquer quelques baisers adolescents excités par le coucher du soleil. De là à dire que c’est une daube, il n’y a qu’un pas que je ne me permettrais point de franchir (malgré une envie assez pressante). « Fight Softly » est, comme son nom l’indique, un album de pop certes, mais de la pop la plus fade du monde, celle parfois surnommée pop-music, qui ne démériterait pas dans une B.O Disney. Prêt pour le retour du Roi Lion?

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1 Comment
  • Julien
    Posted at 17:01h, 06 mars Répondre

    Damon Albarn sortait un album nommé Mali Music il y a 10 ans après un voyage au Mali… Il n’a pas attendu la \mode\ pour s’intéresser a l’Afrique comme tu sembles le sous entendre. Il fait peut être même parti de ceux qui ont mis l’Afrique sur le devant de la scène.
    Quand aux Ruby Suns, leur album de 2008 (Sea Lion) était déjà précurseur de cette vague pop ethnique.
    Ca ne changera sans doute pas ton avis sur le disque, mais ca mérite d’être précisé.

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