The Men – « Open Your Heart »

The Men – « Open Your Heart »

men180Album
(Sacred Bones)
05/03/2012
Rock tonitruant

Ces types ne respectent vraiment rien. Pas de trêve ni de drapeaux blancs, et encore moins de négociations à l’amiable pour nous accorder un bref moment de répit auditif. Depuis 2009, The Men nous ont déjà offert la bagatelle de quatre albums, même si c’est surtout avec les deux derniers – « Leave Home » et maintenant « Open Your Heart » – qu’ils ont acquis une reconnaissance nouvelle, amplement méritée.

Si « Leave Home » avait pour lui une identité assez difficile à cerner, que la critique s’est efforcée de classer entre le garage, la noise, le rock 90’s ou encore le krautrock, il disposait en revanche d’une énergie sidérante et jouissive, ou les guitares s’entrechoquaient sans complexe, portées par une folie radicalement punk et une morgue adolescente qui contribuaient à faire de ce disque l’un des tous meilleurs de l’année 2011. « Open Your Heart » prend donc le relais moins d’un an après, bien déterminé à assouvir les rêves de conquête mondiale de ces trois dégénérés, parmi lesquels le bassiste de Pygmy Shrews en lieu et place de son charismatique prédécesseur parti roucouler ailleurs.

L’album démarre par deux salves punks (« Turn It Around » et « Animal ») qui ressemblent au fil des écoutes à deux uppercuts soniques, le sang en moins. Pour retrouver une telle débauche, il faut aussi savourer « Cube » qui flirte dangereusement avec le hardcore et qui, en 2mn 25, s’impose par son riff magistral comme un des tous meilleurs morceaux du groupe. Mais si ces intenses moments de déflagration martèlent nos têtes longtemps après le retour à la raison, il ne faut pas délaisser pour autant l’autre versant de l’album, celui plus contemplatif de l’instrumental « Country Song » ou encore du faussement psychédélique « Presence » porté par des chœurs progressifs et qui s’achève en apothéose. Enfin, impossible de ne pas mentionner l’adorable « Candy », bref moment de répit porté par une guitare en roue libre et un chanteur en dilettante.

Difficile donc, à l’écoute de ce « Open Your Heart » quelque peu décousu, de lui dénicher une étiquette qui puisse brasser une multitude d’influences – notamment celles de tous les tortionnaires de pédales des années 90 (« Please Don’t Go Away », l’imparable « Open Your Heart », « Ex-Dreams ») – sans s’en imprégner durablement pour autant. Plus qu’un hommage, une véritable ode à la sueur, au sang, et à la joie simple mais ô combien vitale de délivrer tout le chaos d’une guitare pour le jeter en pâture à un public abasourdi.

En écoute

itunes28


1 Comment
  • Donsh!P
    Posted at 18:08h, 16 mars Répondre

    Album beaucoup plus « facile d’approche » que « Leave Home ». Mention grave calé pour « presence »

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