The Men – « New Moon »

The Men – « New Moon »

men180Album
(Sacred Bones)
04/03/2013
Indie rock

Étrange parcours que celui de The Men. Véritablement révélé en 2011 par « Leave Home », second album qui portait déjà sur son dos un panel d’influences aussi long que l’horizon, le groupe adressait alors un certain nombre de clins d’œil à quelques grands furieux qui l’avaient précédé, du MC5 au Spacemen 3 en passant par Sebadoh. Un an plus tard, « Open Your Heart » apportait son lot de nouvelles nuances en se distinguant par un son plus apaisé, ou les saillies punks d’antan se voyaient entrecoupées de ballades acoustiques à l’essence nineties.

2013 sonne donc avec « New Moon », un troisième opus en trois ans qui voit le combo persévérer dans cette voie plus calme. Ici, l’instrumentation se retrouve enrichie de nouveaux venus (harmonica, mandoline, piano) qui, tous ensemble, participent à la mue de ce son encore si agressif il y a deux ans. Cette profusion de tradition – transmise par le biais des arrangements – rend aussi le disque porteur d’un héritage sensiblement plus américain. Loin de l’urbanité poissarde de ses débuts, le groupe se rêve en porteur de grands sentiments et de distances insurmontables. Si l’ADN de The Men se dote donc ici de fantasmes presque folk (l’instru « I Saw Her Face »), il s’affirme plus que jamais comme le reflet d’un groupe indie 90’s qui mélange le punk, le piano et l’harmonica au sein de compositions qui ne reculent devant rien pour devenir – bloc par bloc – de petites cathédrales indie, fortes parce que tendrement désuètes à l’heure qu’il est.

Alors oui, The Men en 2013, c’est un groupe qui, à tout vouloir intégrer au sein de ses morceaux, a l’air d’avoir fraîchement découvert Woodie Guthrie et les Stooges. A des années lumières de « Leave Home » mais à force de générosité, le trio parvient pourtant à ériger un album à l’équilibre surréaliste tant il semble fragile. On ne peut donc que vous inviter à venir le consolider de vos écoutes respectueuses. Même si, que tout se pète la gueule ou que tout tienne tout seul, eux s’en foutent éperdument.

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En écoute intégrale


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