The Matthew Herbert Big Band – « Goodbye Swingtime »

The Matthew Herbert Big Band – « Goodbye Swingtime »

Goodbye Swingtime[Album]
19/05/2003
(Accidental/Discograph)

Après Dr Rockit et son « Café De Flore », Herbert et « Bodily Functions », ou encore Radio Boy, Matthew Herbert (de son vrai patronyme) est de retour avec un album, ceci étant peu étonnant, fabuleux ! Sachez que Herbert a écrit un manifeste de la musique électronique (PCCOM), il a imposé, à ceux qui se prêteraient au jeu, plusieurs règles très strictes pour la composition avec des machines et samplers. Bien-sûr il applique ici ses propres règles, qui consistent à n’utiliser aucun son d’usine non modifié, aucun sample à moins qu’il ne provienne d’une prise effectuée par soi-même (un bruit qu’on produit par exemple)..

Chaque opus de Matthew est mené par un concept et une ligne de conduite bien particulière. Ici, l’idée principale est le jazz, mélodique et envoûtant ! « Goodbye Swingtime » marque une nouvelle étape dans la carrière d’un de nos producteurs anglais favoris

Entièrement enregistré avec un Big Band Jazz, cet album relève de l’unique en son genre. Dix titres au total pour un moment de bonheur et de fraîcheur inédit, un grand pas en avant pour toute la musique électronique. Correspondant peu au genre de prime abord, c’est grâce à une écoute approfondie que nous découvrons avec effroi le travail de fourmi effectué en termes de re-manipulation de chaque instrument et pistes enregistrées. L’album a d’abord été réalisé comme la tradition-jazz le veut, en studio, puis Herbert, s’en allant chez lui avec les bandes sous le bras a tout reconstruit dans son propre studio. Utilisant des sons d’annuaires tombant de hauteur différente par exemple, ou d’imprimantes crachant un texte à propos de la guerre sur une feuille vierge, il incruste effets et samples personnels sur chaque morceau. Des vocaux enchanteurs viennent bercer nos esprits, nous rappelant « Bodily Functions », avec Jamie Lidell, Shingai Shoniwa, Dani Siciliano, Mara Carlyle et Arto Lindsay. Les compositions jazz se promènent sur des chemins swing, moody ou propre aux Big Band traditionnels et nous propulsent tout droit dans un univers de fête, confortable et souriant

Matthew Herbert risque de s’offrir les faveurs d’un public plus large qu’à l’accoutumée, et de pousser ses nouveaux auditeurs à se jeter sur ses productions précédentes, gardant un lien étroit avec cette nouvelle, bouleversante. L’écoute et l’acquisition de ce disque est pratiquement obligatoire, tant son injection quotidienne se veut homéopathique, à moins que vous préfériez la morphine…

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