The Lions – « Jungle Struttin »

The Lions – « Jungle Struttin »

Jungle Struttin[Album]
20/02/2008
(Ubiquity/La Baleine)

Devinette. Que peuvent bien faire des musiciens de Breakestra, Connie Price & The Keystones, Sound Directions, Plant Life ou Macy Gray quand ils bénéficient d’un peu de temps libre? Se réunir dans un studio pour enregistrer quelques sessions et immortaliser l’instant. C’est ainsi qu’est né « Jungle Struttin' », le premier album de The Lions, cette petite troupe déterminée à venir fricoter avec la crème de la musique jamaïcaine. Pour cela, elle opte pour un reggae piochant à la fois dans l’ancienne école de Byron Lee & The Dragonaires, et dans une autre ou les couleurs africaines et latines, comme les influences soul, jazz, et funk font la farandole pour un résultat crédible, contemporain, respectueux des ancêtres. Et pour cause, Todd Simon, tête pensante de The Lions, n’est pas un novice en la matière, puisqu’il compte à son curriculum vitae des apparitions aux côtés des Skatalites, Soul Syndicate, Leroy Sibbles (The Heptones), Derrick Morgan, ou Cedric Brooks. D’autres musiciens du groupe, ayant backé Alton Ellis ou Barrington Levy, ne sont pas en reste

Même s’il est majoritairement le fruit d’improvisations (trois titres seulement étaient « prémédités »), c’est donc sans crainte qu’on peut se plonger dans « Jungle Struttin' », album né le temps de trois sessions studio, et particulièrement convaincant quelle que soit l’orientation qu’il prend. « Think (About It) », premier titre sorti du studio et interprété par Noelle Scaggs, vire vers le groove et les déluges cuivrés du rocksteady, « Jungle Struttin » laisse brillamment éclater tout le background funk de ces sept musiciens, tandis que le reste de ce tracklisting se laisse chalouper par de jolis titres instrumentaux d’une richesse agréable, accumulant les arrangements dub (« Hot No Ho », « Lankershim Dub ») et autres particularités aidant à les différencier. Ainsi, il n’est pas rare qu’un simple élément, voire un léger détail, vienne sublimer un morceau tout entier, comme ce riff sur le « Thin Man Skank » d’ouverture, ou la ligne de basse de « Cumbia Del Leon » narguant les danseurs d’Amérique du Sud. Aussi, ici ou là mais toujours au moment opportun, des voix apportent avec elles une diversité nécessaire (« Ethiosteppers », « Sweet Soul Music » rappelant Hepcat), qui puisse éventuellement réveiller l’auditeur quelque peu hypnotisé par ces rythmiques cuivrées à la linéarité typiquement jamaïcaine (« Tuesday Roots »)

Bien sûr, The Lions ne feront pas aimer le reggae aux mélomanes qui lui auront toujours tourné le dos. Ils rassureront par contre tous ses plus fervents défenseurs quant à la capacité des groupes étrangers à la Jamaïque de pouvoir accoucher d’un disque capable de se fondre dans le moule originel. Car, si la production très actuelle de « Jungle Struttin » ne laisse aucun doute sur son époque, il en est tout autrement quant à son origine. Laissez vous donc aller à une autre devinette en glissant cet album au milieu de la sélection d’un bon sound system: peu de chance de vous faire lacérer à grands coups de dreadlocks..

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